La surpopulation carcérale a atteint un niveau sans précédent à la maison d’arrêt du centre pénitentiaire de Nantes. Les syndicats s’inquiètent face au manque d’action des représentants politiques.
Les représentants syndicaux de la maison d’arrêt de Nantes tirent la sonnette d’alarme face à la surpopulation carcérale au sein de leurs locaux. Cette prison de Loire-Atlantique est décrite par ses surveillants comme une véritable cocotte-minute. Malgré les lits supplémentaires, il n’y a que 420 places pour 800 détenus incarcérés. 200 personnes sont obligées de dormir par terre. «La tension est vraiment palpable sur fond de trafic, comme on subit beaucoup de projections. Il y a de gros enjeux économiques à l’intérieur. Les tensions entre détenus sont quotidiennes», a déclaré William Cozic, délégué F.O Justice Nantes au micro de CNEWS.
F.O Justice a envoyé une lettre ouverte à toutes les personnalités politiques, y compris au président de la République et à tous les tribunaux. À Nantes, les déferrements ont augmenté de 75% en deux ans et cela s’explique en grande partie par la lutte contre le trafic de drogue. Le syndicat recommande un recours accru au bracelet électronique pour vider les prisons.
«C’était un peu ce que l’on avait fait lors de la crise du Covid. C’était des mesures exceptionnelles où on sortait des gens de prison alors qu’ils devaient encore rester trois mois. On ne parle pas de tous les crimes, bien évidemment. Pour la personne détenue, c’est un challenge. «Être incarcéré à domicile, pour des petites peines, c’est plus dur que de l’être en prison, parce que vous avez envie de sortir», a ajouté Emmanuel Baudin. Dans certaines prisons, le taux d’occupation atteint les 245%. Les maisons d’arrêt qui accueillent les détenus qui ne sont pas condamnés définitivement sont les plus touchées par la surpopulation carcérale.