En France, la surpopulation carcérale interpelle, certains détenus étant contraints à vivre à trois ou quatre dans de minuscules cellules, parfois infestées de nuisibles. Une situation dénoncée par la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté.
Les prisons françaises débordent. Dans un avis publié ce jeudi 14 septembre au Journal officiel, la contrôleuse générale des Lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, alerte sur les chiffres records de la surpopulation carcérale dans le pays. La France compte en effet 74.237 détenus pour 60.629 places opérationnelles au 1er août 2023, selon les derniers chiffres du ministère de la Justice, «ce qui représente une progression de 3% en un an».
En moyenne, le taux d’occupation des maisons d’arrêt approche les 145%, soit environ trois détenus pour deux places, et près de 27.000 détenus vivent dans des établissements dont le taux d’occupation dépasse 150%. De plus en plus de détenus sont obligés de dormir sur des matelas par terre, parfois placés proches de sanitaires. Certaines chambres sont parfois infestées de punaises de lit.
«De la façon dont on détient quelqu’un, de la façon dont on le traite à l’intérieur, dépendra la façon dont il sortira et dont il se réinsérera et reviendra à la société. C’est tout à fait normal de punir, mais là cela s’apparente à de la vengeance et à du châtiment corporel», a déclaré Dominique Simonnot au micro de CNEWS. Ces conditions de détention rendent également plus pénible le travail du personnel carcéral.
Pour le Contrôleur général, la construction de places de prison supplémentaires n’est pas une solution efficace. «En une trentaine d'années, le nombre de places dont dispose l'administration pénitentiaire a doublé, passant d'environ 30.000 aux 60.500 actuelles ; pour autant, la surpopulation carcérale n'a cessé de progresser, et de plus en plus vite», est-il souligné dans l’avis publié au Journal officiel, qui met également en avant l’incapacité de l’institution à entretenir les locaux existants.
Parmi les solutions proposées, la diversification des mesures d’aménagement de peine, des sanctions pénales hors des murs, ou encore une limitation des recours aux comparutions immédiates.