Trois syndicats agricoles ont interpellé Emmanuel Macron ce mardi, par rapport aux «prix planchers» qu’il avait promis pendant le Salon de l’agriculture, alors que les acteurs du monde agricole bloquaient les routes depuis un mois pour dénoncer leurs conditions de vie.
La crise agricole est un dur labeur pour le gouvernement. Mardi 9 avril, la Coordination rurale, la Confédération paysanne et le Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef) ont signé une lettre ouverte à Emmanuel Macron pour l’interpeller sur les «prix planchers». Lors du Salon de l’agriculture 2024, le chef de l’État avait promis l’instauration d’un prix plancher «pour protéger le revenu agricole», alors que les agriculteurs bloquaient les axes routiers depuis le 18 janvier.
«Malgré nos différences, […] dans ce contexte de crise et face aux enjeux historiques, nous adressons cette lettre ouverte commune au président de la République […] car nos fermes souffrent», est-il écrit dans la lettre ouverte mise en ligne sur X mardi 9 avril, signée par la Coordination rurale, la Confédération paysanne et le Modef, respectivement deuxième, troisième et quatrième syndicats représentatifs derrière l’alliance majoritaire FNSEA-Jeunes Agriculteurs.
Initiative historique. La crise majeure que traverse l'agriculture française et européenne doit être traitée avec une approche par le revenu pour nos 400 000 fermes. Les 3 syndicats et confédérations @ConfPaysanne , @ModefNational et Coordination Rurale représentant 50 % des… pic.twitter.com/qLADMtpFs5
— Coordination Rurale (@coordinationrur) April 9, 2024
Cette «initiative historique» a pour but de rappeler à Emmanuel Macron que «des prix rémunérateurs sont la condition n°1 pour sortir durablement de la crise agricole». Selon les syndicats agricoles minoritaires, l’objectif des prix planchers, promis par le chef de l’État le jour de l’ouverture du Salon de l’agriculture 2024, samedi 24 février, «a scandaleusement quasi disparu des 62 engagements déclinés par le gouvernement ces derniers jours» pour sortir de la crise agricole.
Les prix planchers ne font pas l’unanimité
La Coordination rurale, la Confédération paysanne et le Modef ont déploré l’abandon de la mesure, pour donner la priorité «à la seule évaluation des lois Egalim». Un choix du gouvernement «complètement insuffisant, trop incertain et trop lent», ont-ils regretté dans leur lettre ouverte.
Les syndicats ont demandé une «remise urgente d’outils de régulation des marchés (prix minimum garantis, gestion des volumes, stockage public, encadrement des marges de l’agro-industrie et de la grande distribution)», qui permettrait de «protéger les agricultrices et agriculteurs de la volatilité des marchés».
La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, les deux syndicats majoritaires, n’avaient pas estimé pertinente la proposition présidentielle de «prix planchers», tout comme les filières agricoles. Selon les différents groupes, l’initiative est contraire aux lois du commerce dans un marché ouvert, où les productions françaises risquent de devenir trop chères.