Depuis ce jeudi 29 février et jusqu’au 5 avril prochain, la Cour d’assises spéciale de Paris se penche sur l’attentat au marché de Noël à Strasbourg en 2018. Au cours de ce procès, ce sont quatre hommes, soupçonnés d’avoir apporté de l’aide à Cherif Chekatt, auteur de la fusillade, qui sont jugés.
Un Noël meurtrier. Depuis ce jeudi 29 février, quatre hommes doivent comparaître devant la Cour d’assises spéciale à Paris dans le cadre de l’ouverture du procès de l’attentat du marché de Noël à Strasbourg le 11 décembre 2018, ayant fait 5 morts et 11 blessés.
Sur le banc des accusés, on retrouve d’abord Audrey Moundjehi, un ancien codétenu de l’auteur de la fusillade Chérif Chekatt, seul des accusés qui soit toujours en détention provisoire. En décembre 2022, les magistrats instructeurs n’avaient retenu l’association de malfaiteurs, la complicité d’assassinats et de tentatives d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste qu’à l’encontre de cet accusé de 42 ans.
Selon les juges d’instruction, Audrey Moundjehi a joué «un rôle indispensable dans la fourniture d'une arme» à l'assaillant en le mettant en contact avec des personnes qui lui ont vendu des armes, alors qu'il «ne pouvait ignorer, voire qu'il partageait, tout ou partie des convictions radicales de Chérif Chekatt», relate l’AFP, qui a pris connaissance de l’ordonnance des magistrats.
Néanmoins, selon sa défense, cet homme de 42 ans «ne doit pas être un exutoire à la peine des victimes et ne doit pas être condamné parce que Chérif Chekatt n'est pas là», a commenté son avocat, Me Michaël Wacquez, dont les propos ont été rapportés par l’AFP.
«Il ne faudrait pas que ce soit le coupable idéal alors qu'il n'a rien fomenté dans un cadre terroriste», a-t-il ajouté.
Hormis Audrey Moundjehi, trois autres trentenaires devront comparaître devant cette Cour d’assises spéciale de Paris dans le cadre de la même affaire. Soupçonnés d’avoir participé d’une manière ou d’une autre à la fourniture d’armes, les accusés de 34, 37 et 39 ans vont devoir répondre d’association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un ou de plusieurs crimes. Pour les faits qui leur sont reprochés, ils encourent 10 ans d’emprisonnement.
Au cours des investigations, les magistrats instructeurs n’ont pas pu démontrer que les suspects avaient eu connaissance du projet de Chérif Chekatt.
À noter qu’initialement, cinq personnes devaient être jugées à compter de ce jeudi. Mais une disjonction a été ordonnée à l’une d’entre elles, âgée de 84 ans, après une expertise médicale puisque son état de santé ne lui permet pas d’être présente aux débats, notamment en raison de sa durée. Cet individu pourrait toutefois être jugé, seul, ultérieurement, d'après l'AFP.
La fusillade du 11 décembre 2018 a provoqué la mort d’un journaliste italien de 29 ans, d’un musicien d’origine polonaise de 36 ans, d’une touriste thaïlandaise de 45 ans, d’un retraité de 61 ans et d’un garagiste d’origine afghane de 45 ans.
L’auteur de la fusillade Chérif Chekatt a été abattu par les forces de l’ordre. Au cours de son massacre, le terroriste avait crié «Allah Akbar» en ouvrant le feu sur des passants. Le procès doit durer jusqu'au 5 avril prochain.