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Autoroute : ces nouveaux péages sans barrières sur l'A14 font déjà râler les automobilistes

Plusieurs automobilistes ont cru à une escroquerie en recevant l'avis de paiement. (Illustration) [©Sameer Al-DOUMY / AFP]

Les travaux d’aménagement pour la mise en place de portiques sur l’autoroute A14 entraîneront la fermeture de celle-ci la nuit à compter de ce lundi 18 et jusqu'au jeudi 21 décembre. Ils serviront au déploiement de la première zone «de péage à flux libre» en Ile-de-France.

Une nouveauté qui fait déjà grincer les dents des automobilistes. L'autoroute A14, qui relie Nanterre (Hauts-de-Seine) à Orgeval (Yvelines) passera à horizon de juin 2024 en zone de «péage à flux libre». Déjà déployé sur l'A79, près de Mâcon dans le centre du pays, ce système permet l'identification des véhicules circulant sur la portion autoroutière sans passer par la cage péage, qui était nécessaire jusqu'à présent pour prendre un ticket et payer. 

Le groupe Sanef, exploitant de l'autoroute A14 a annoncé le calendrier de la pose des différents portiques nécessaires à l'identification des plaques d'immatriculation. Ainsi, les travaux auront lieu ce lundi 18 décembre au jeudi 21 décembre de 22h à 5h du matin, entraînant la fermeture de l'A14 dans les deux sens de circulation entre les diffuseurs A13/A14 et A14/A86. Des itinéraires de déviation seront proposés aux automobilistes «via la RN13, la RD113 et l’A86», a précisé la Sanef. 

Les portiques sur les deux sites à Chambourcy seront posés dans la nuit du 19 au 20 décembre, et celui à Montesson, lui, la nuit suivante, dans les Yvelines. 

Un système moderne mais méconnu 

«Ces zones de "péage à flux libre" sont l'avenir, c'est simple et je pense que c'est plutôt une bonne chose. Cela va permettre de faire gagner du temps aux conducteurs et fluidifiera le trafic. Cependant si le déploiement n'est pas correctement lancé en termes de communication, là on pourrait tout perdre et revenir au système ancestral de la barrière. Pour que ce soit une réussite, il faut à tout prix inclure les automobilistes à l'intérieur du projet», a estimé auprès de CNEWS le délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes Pierre Chasseray. 

«Le client a 72 heures pour régler son trajet», a indiqué Pierre Méau, directeur péage des Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APRR), exploitant de l'autoroute A79, la première a avoir été dotée de ces portiques. Dans le cas contraire, celui-ci se verra être redevable «d'une amende de 90 euros qui viendra s'ajouter au montant du péage, et même 375 euros sans règlement dans les 60 jours», a-t-il précisé.

Trois façons de payer

Ainsi, pour la majorité des automobilistes, qui ne possèdent pas d'abonnement de télépéage, deux manières de régler le passage sur l'autoroute sont possibles. La première, c'est de se rendre sur le site de l'autoroute et de renseigner ses coordonnées bancaires, et d'inscrire son numéro de plaque d'immatriculation. Il est alors possible de payer à chaque passage ou d'enregistrer ses données pour être débité directement. 

Pour les automobilistes qui souhaiteraient régler en espèces, il sera possible de régler ses paiements chez les buralistes du réseau Nirio (Française des Jeux), partenaire de l'autoroute A14, précise la Sanef. Un mode de paiement en carte bancaire sera également proposé. Enfin, pour les abonnés aux pass de télépéages, les débits se feront d'office, comme à l'accoutumée. 

Le porte-parole de la première association d'automobilistes de France rapporte en outre avoir déjà été contacté par des usagers de la route qui pensaient avoir été arnaqués, après avoir reçu des avis de paiement provenant de société d'autoroutes. «Pour ceux qui ont un badge télépéage, de fait, ils ne vont pas se rendre compte. Ils seront débités mais il n'y aura pas de drame, mais pour l'automobiliste qui reçoit l'avis de paiement à domicile, c'est différent. Il ne faudrait pas que cela engendre une action collective de la part des automobilistes concernés», a précisé Pierre Chasseray, ajoutant que des échanges entre Sanef et le collectif devraient avoir lieu avant la mise en service de ces zones de «péage à flux libre» sur l'A14. 

Même son de cloche chez l'association de consommateurs UFC-Que Choisir qui avait révélé en février dernier avoir été approché par plusieurs automobilistes désemparés face au manque d'informations. «Il faut être très vigilant pour comprendre que vous devrez payer plus tard», avait d'ailleurs regretté l'un d'eux. 

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