La ville de Paris va organiser le 4 février prochain une «votation» par laquelle les habitants de la capitale pourront dire s'ils sont pour ou contre un tarif de stationnement plus élevé à appliquer aux véhicules type SUV, a annoncé ce mardi 14 novembre la maire Anne Hidalgo.
Après celle sur les trottinettes en libre service au mois d'avril, la ville de Paris organise une deuxième votation, le 4 février prochain. Cette fois-ci, il sera question du stationnement des SUV lourds, qui pourrait faire l'objet d'un tarif plus élevé. Ce mardi 14 novembre, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a indiqué que «le vote sera ouvert à tous les Parisiens inscrits sur les listes électorales».
Ce tarif spécifique ne concernera pas le stationnement résidentiel, les artisans et professionnels éligibles au tarif pro, les personnes en situation de handicap, les taxis, les secours ou encore les professionnels de santé. D'après la mairie, il doit «permettre un meilleur partage de l'espace public au bénéfice des mobilités douces, des rues aux écoles et des piétons».
Dans un communiqué, la municipalité explique que «la place de la voiture individuelle a diminué à Paris» depuis dix ans grâce à une «politique volontariste» mais que, dans le même temps, «la taille et le poids moyen des véhicules n'ont eu, quant à eux, de cesse d'augmenter.»
Plus ou moins de SUV à Paris ?
Voici la question que je vous pose pour cette deuxième votation citoyenne.
Le 4 février prochain, c'est vous qui décidez. pic.twitter.com/G1r7jGlgEO— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) November 14, 2023
Les véhicules SUV sont en outre «identifiés par de multiples acteurs institutionnels comme une cause de nombreux problèmes au sein de l'espace public» selon la mairie de Paris, qui dit envisager «une augmentation très significative» sans préciser le montant du tarif spécifique envisagé ni le poids limite pour qu'un SUV soit considéré «lourd».
Avec cette votation, la ville espère envoyer «un message» aux constructeurs automobiles pour les inciter à renoncer à «une course au gigantisme inadapté à la qualité de vie en ville».
Tous les élus parisiens ne se joignent pas à l'initiative puisqu'en réaction à cette annonce le maire du 6e arrondissement de la capitale et conseiller régional d'Ile-de-France, Jean-Pierre Lecoq, a publié son propre communiqué dans lequel il salue «l'effort démocratique» mais «déplore [...] le sujet choisi».
Inscription sur les listes électorales jusqu'au 8 janvier
«Les Parisiennes et les Parisiens sont-ils réduits à ne donner leur avis uniquement que sur des sujets de mobilité ? Et sur ce thème, n’y a-t-il pas des questions plus pertinentes ? Comme nous l’avons déjà demandé, pourquoi ne pas soumettre au vote un plan de circulation global à l’échelle de la métropole ?», interroge-t-il.
Jean-Pierre Lecoq estime que d'autres thèmes cruciaux auraient pu être abordés tels que la sécurité, et notamment «l'armement de la police municipale», «les finances de la Ville, alors que la dette parisienne ne cesse de croître» ou encore «les horaires des terrasses estivales».
Autant de sujets qui «concernent directement tous les Parisiennes et les Parisiens» alors même que, selon Jean-Pierre Lecoq, le tarif de stationnement des SUV «ne concerne que très peu de personnes».
En avril dernier, la votation sur les trottinettes électriques en libre-service avait réuni un peu plus de 100.000 votants, soit 7,46% des inscrits. Ils avaient massivement rejeté (89,03%) ce mode de transport, disparu des rues parisiennes depuis. Les Parisiens souhaitant participer au nouveau scrutin sur les SUV devront être inscrits sur les listes électorales d'ici au 8 janvier, si ce n'est pas déjà fait.