Le 13 novembre 2015, la fille unique de Patricia Correia, Précilia, a perdu la vie lors des attentats du Bataclan à Paris. Huit ans plus tard, cette mère endeuillée continue de faire perdurer la mémoire de sa fille et des autres victimes.
«La Belgique est irrespectueuse envers la justice française». Invitée sur le plateau de CNEWS, Patricia Correia, mère d'une des victimes des attentats du 13 novembre 2015, a fait entendre sa colère. Elle a estimé que la justice belge devait cesser de bloquer l'extradition de Salah Abdeslam vers la France.
«Ce monsieur a été condamné à une peine incompressible et la justice belge refuse de le faire revenir en France en pensant qu’il ne pourra pas être réinséré», a-t-elle expliqué visiblement en colère face à cette situation avant de poursuivre : «Je ne crois pas que ce monsieur doit être réinséré voyez-vous. Il doit purger cette peine et l’on ne doit pas cracher sur la justice française».
«C’est une douleur indélébile»
Huit ans après la mort de Précilia, la douleur est toujours présente. «Vous savez lorsque vous perdez un enfant, ce n’est pas dans l’ordre des choses. Ce n’est pas du tout la même chose que lorsque vous perdez votre grand-mère, c’est douloureux mais on n’y pense pas au quotidien, sans arrêt. C’est une douleur indélébile. Il faut vivre avec, apprendre à vivre avec, ce n’est pas toujours facile», a confié Patricia Correia avec émotion.
Un drame et une douleur qu'elle a partagé avec les familles des autres victimes des attentats du 13 novembre 2015. «On a été confronté à ce même drame, on a rencontré des gens qu’on n’aurait jamais rencontrés mais il y en a avec qui on a certaines affinités qui se sont créées, c’est obligatoire. C’est vrai qu’il y a des gens que l’on ne voit plus mais il y en a que l’on voit tout le temps», a-t-elle expliqué.
«Ce matin», pour l’inauguration de la plaque commémorative, «tout le monde était là. Notre association 13onze15, toutes les personnes qui ont perdu un enfant, un proche ou qui ont été blessées été présentes et c’est important parce que l’on a besoin d’échanger» a poursuivi Patricia Correia. Un besoin d'échanges car pour la mère de Précilia le constat est simple : «On ressent la même douleur, on est vraiment concerné. Quand on raconte cette histoire, les gens nous disent oui je vous comprends mais ils ne peuvent pas comprendre et j’espère qu’ils ne pourront jamais parce que c’est tellement douloureux et il faut survivre à cela. Finalement nous sommes en survie tout le temps.»
«Prendre du recul»
Longtemps présidente de l'association 13onze15, Patricia Correia a quitté ce poste en décembre dernier. Il était «nécessaire de prendre un petit peu de recul parce qu’être toujours baigné dans cette ambiance à un moment cela vous dévore un peu plus», a-t-elle confié. Cependant, si elle a quitté la présidence de l'association, Patricia Correia en reste adhérente et «participe à certaines actions de l’association par exemple ce qui est mémoriel».
Le 13 novembre 2015, trois commandos terroristes ont attaqué Paris et sa périphérie. 130 personnes ont perdu la vie durant ces attaques meurtrières dont 90 lors de la prise d'assaut de la salle de concert du Bataclan.