Il y a neuf ans, jour pour jour, la France a été endeuillée par plusieurs attaques terroristes survenues aux abords du Stade de France, en Seine-Saint-Denis, et au cœur de la capitale, Paris, le 13 novembre 2015. Depuis, la stratégie de la sécurité intérieure a été revue.
Une date tristement célèbre dans l’Hexagone. Il y a neuf ans, jour pour jour, la France a été frappée par plusieurs attentats islamistes, les plus meurtriers perpétrés dans le pays, en moins de deux heures, tous revendiqués par l’organisation terroriste Daesh. Le 13 novembre 2015, plus d’une centaine de Français innocents avaient perdu la vie, assassinés par des commandos assoiffés de sang.
Neuf ans après, ces sombres souvenirs sont toujours présents, tout comme la menace terroriste qui demeure élevée dans le pays. Le contexte international très tendu, notamment en raison de la situation au Proche-Orient, laisse craindre que des projets d’attentats islamistes puissent survenir.
Rien qu’en mars 2024, le Premier ministre de l’époque, Gabriel Attal, avait décidé de rehausser la posture du plan Vigipirate, cet outil central du dispositif français de lutte contre le terrorisme, sur l’ensemble du territoire national au niveau «Urgence attentat» à la suite de l’attentat de Moscou.
«Compte tenu de la revendication de l’attentat par l’État islamique et des menaces qui pèsent sur le pays, le Gouvernement a décidé de rehausser la posture Vigipirate à son niveau le plus élevé : urgence attentat», peut-on lire sur les différents sites des préfectures.
Une centaine d'innocents morts, un seul terroriste incarcéré
À travers un bilan terrible, le 13 novembre 2015 a ouvert les yeux sur la réalité de la présence de la menace terroriste dans l’Hexagone. Ce soir-là, des milliers de Français s’étaient rendus au Stade de France afin d’assister à un match amical opposant les Bleus à l’Allemagne, et auquel assistait le président de la République de l’époque, François Hollande.
Alors que l’accès à l’enceinte sportive leur a été refusé, trois kamikazes se sont fait exploser aux abords du Stade de France, tuant un civil et marquant le début d’une série d’attaques.
Dans le même temps, dans les rues des 10e et 11e arrondissements de la capitale, trois terroristes avaient mitraillé des terrasses de cafés et de restaurants. Ces attaques avaient visé le restaurant «Le Petit Cambodge», le bistrot «Le Carillon», la brasserie «Café Bonne Bière» ainsi que les restaurants «La Belle Equipe» et «Casa Nostra», faisant plus de 35 morts.
La fusillade la plus meurtrière du 13 novembre 2015 s’était déroulée dans la salle de spectacle du Bataclan, dans le 11e arrondissement de la capitale. Au cours de celle-ci, trois jihadistes de Daesh avaient ouvert le feu sur le public lors d’un concert du groupe américain de rock Eagles of Death Metal.
L’assaut a duré plusieurs heures et a causé la mort de 90 personnes. Les forces de l’ordre sont ensuite intervenues et ont tué les trois jihadistes. L’unique survivant des commandos responsables de ces attaques est Salah Abdeslam. Le terroriste a été extrait de sa cellule de prison en Belgique mercredi 7 février 2024 avant d’être renvoyé, le même jour, en France.
Une stratégie de sécurité intérieure «modifiée» et un renforcement judiciaire
À la suite de ces attaques sanguinaires, le gouvernement français avait décrété l’état d’urgence. Néanmoins, depuis le massacre du 13-Novembre, la France a pris plusieurs mesures pour renforcer la stratégie de sécurité intérieure. On retrouve par exemple la loi du 30 juillet 2021 relative à la prévention d’actes de terrorisme et au renseignement. Cette loi vise, en effet, à renforcer le suivi des personnes radicalisées et à utiliser davantage les outils de renseignement, y compris les technologies de surveillance, pour anticiper la menace terroriste.
Cette même loi intègre certaines mesures antiterroristes expérimentées depuis la loi dite SILT de 2017, dont la fermeture administrative de certains lieux de culte en cas de discours incitant à la haine ou à la violence, l’établissement de zones de protection autour des grands événements et des lieux à risques et les contrôles d’identité renforcés dans les zones frontalières et autour des infrastructures critiques.
Aussi, l’Hexagone s’est également penché sur le renforcement des moyens judiciaires, et ce à travers la création en juillet 2019 d’un parquet national antiterroriste, spécialisé dans les affaires de terrorisme (PNAT).
«La création du parquet national antiterroriste répond à une exigence de spécialisation, de maîtrise de la complexité des techniques d'enquête utilisées, de la connaissance du contexte géopolitique, des mécanismes de coopération et d'entraide pénale internationale mis en œuvre quotidiennement», peut-on lire sur le site du ministère de la Justice.
«Elle offre ainsi une visibilité institutionnelle au procureur national antiterroriste notamment au plan international. Les enjeux de centralisation, de spécialisation et de coopération pénale internationale sont, de la même manière, fondamentaux en matière de lutte contre les crimes contre l’humanité, les crimes et délits de guerre. Ces enjeux justifient la compétence du parquet national antiterroriste dans les domaines cités précédemment», ajoute-t-on.