Alors que la colère gronde dans les rangs de la police nationale après la mise en détention provisoire d’un policier marseillais, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a demandé à ses hommes de «mesurer » la portée de leurs actions et à ne pas délaisser leurs concitoyens.
Une lettre à ses troupes. Laurent Nuñez s’inquiète de l'ampleur que prend le mouvement de protestation des policiers partout en France. Le préfet de Paris a donc enjoint ses fonctionnaires à «mesurer le tort qu’ils feraient s’ils s’aventuraient à délaisser le service des autres».
«Vous savez que je répondrai toujours présent pour votre défense. Je considère ce rôle comme une obligation, comme un honneur même, à la hauteur de l’exigence de votre mission. Cela implique évidemment des attentes de ma part» a écrit le préfet de police de Paris dans une lettre destinée à ses agents de police.
Le mouvement de contestation de la police nationale a débuté après qu’un policier de la BAC de Marseille, sous le coup d’une enquête pour violences policières, a été incarcéré. N’ayant pas le droit de grève, les policiers appliquent le «Code 562» qui est synonyme de service minimum et multiplication des arrêts maladies au sein des commissariats.
Le devoir avant tout
Si Laurent Nuñez partage les propos du directeur général de la police nationale, Frédéric Veaux, qui souhaite la libération du policier incarcéré et estime qu’avant «un éventuel procès, un policier n'a pas sa place en prison», il estime cependant que le devoir doit primer sur la contestation.
«Comme vous, je ne conçois ainsi pas que nous ne répondions pas collectivement présents pour protéger, chaque jour et chaque nuit les habitants de l’agglomération (...). C’est dans cet esprit que j’appelle chacune et chacun d’entre vous à mesurer le tort qu’il ferait s’il s’aventurait à délaisser le service des autres, fondement du respect et de l’admiration que l’immense majorité de nos concitoyens vous porte», leur a-t-il écrit.
Le préfet de police de Paris qui avait indigné les magistrats et une partie de la classe politique en soutenant Frédéric Veaux, a tout de même rappelé que «non la police n’est pas au-dessus des lois» et que «les comportements individuels déviants» devaient être sanctionnés.
Laurent Nuñez a conclu en redisant la «fierté» qui est la sienne d’être préfet de police de Paris et donc le chef des policiers de l’agglomération.