Depuis la mort de Nahel mardi dernier à Nanterre, les violences urbaines ont touché pratiquement tout l’Hexagone. Véhicules incendiés, bâtiments dégradés, commissariats attaqués… Les dégâts matériels, constatés jusqu’à ce mardi 4 juillet, sont très lourds et se rapprochent parfois des chiffres de 2005.
Alors que les violences urbaines durent depuis une semaine, après la mort de Nahel à Nanterre mardi dernier, le gouvernement a commencé d’ores et déjà à évaluer les dommages matériels causés par ces dernières nuits de tensions.
Et d’après un premier bilan, certains indicateurs ont parfois dépassé ceux des émeutes de 2005 qui se sont, elles, déroulées sur trois semaines, du 27 octobre au 17 novembre. En effet, le ministère de l’Intérieur a comptabilisé, depuis la nuit du 27 au 28 juin et jusqu’à la nuit du 3 au 4 juillet, 12.202 incendies de poubelles et 5.892 incendies de voitures. On note également 1.105 bâtiments incendiés ou dégradés.
Par ailleurs, dans un entretien accordé à nos confrères du Parisien, le patron des patrons, Geoffroy Roux de Bézieux, dit estimer à un milliard d'euros les dégâts pour les entreprises provoqués par les émeutes. «Il est trop tôt pour donner un chiffre précis mais on est à plus d’un milliard d’euros, sans compter les dégâts au niveau du tourisme», a-t-il déclaré.
Preuve d’un excès de violences en France, en seulement une semaine, ces chiffres se rapprochent de ceux enregistrés il y a 18 ans après la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré. A l’époque, on avait enregistré 10.346 véhicules incendiés et seulement 307 bâtiments dégradés, dont 233 bâtiments publics et 74 bâtiments privés, d’après un avis datant de 2006 et publié par Conseil national des villes sur «les émeutes urbaines de novembre 2005».
Autre élément, il s’agit de la multiplication des attaques qui ont visé les commissariats de police nationale et municipale et les gendarmeries. Selon le ministère de l’Intérieur, 269 postes de police et de gendarmerie ont été attaqués ces dernières nuits.
Plus de policiers et gendarmes mobilisés en 2023
Depuis la mort de Nahel, 45.000 policiers et gendarmes ont été mobilisés dans les rues de France. Parmi eux, 808 ont été blessés, d’après les chiffres du ministère de l’Intérieur.
En 2005, ce sont un peu plus de 11.000 forces de l’ordres qui avaient été déployées sur l’ensemble du territoire.
Au total, du 27 juin au 4 juillet, 3.486 individus ont été interpellés, dont 1.366 dans la région parisienne. En 2005, plus de 6.000 interpellations avaient été enregistrées, d'après le Figaro.
D’après une source judicaire, 3.000 gardes à vue avaient donné lieu à 570 déferrements et 260 comparutions immédiates.