Bien que les investigations sur l' immeuble effondré à Marseille continuent d’être menées, les enquêteurs planchent sur l’hypothèse d’une explosion au gaz. Parmi les éléments clé récupérés dans les décombres figure «Gazpar», un compteur dit intelligent.
Après quatre jours de recherche, huit habitants ont été extraits des décombres de l’immeuble effondré situé au 17 rue de Tivoli à Marseille dans la nuit du samedi 8 au dimanche 9 avril. Si les personnes décédées ont toutes été identifiées, les investigations se poursuivent pour connaître l’origine du drame.
Si les enquêteurs privilégient la piste d’une explosion au gaz, un élément clé a été récupéré dans les décombres. Il s’agit de «Gazpar», un compteur équivalent au Linky d'Enedis.
«Nous avons pu récupérer le compteur de gaz du premier étage du bâtiment, celui de Mme Vaccaro (…) Cet élément est en cours d’exploitation pour vérifier s’il y a eu une consommation anormale dans les 24h précédant l’explosion», a déclaré la procureure de Marseille Dominique Laurens, mardi 11 avril lors d’une conférence de presse.
Selon elle, «seuls le rez-de-chaussée et le premier étage étaient équipés au gaz. Le deuxième et le troisième étages avaient été neutralisés au niveau du gaz», marquant le passage des appartements au «tout électrique».
Un compteur dit «intelligent»
Développé par GRDF, principal gestionnaire du réseau public de gaz français, «Gazpar» est un compteur dit intelligent dont le boîtier est de couleur jaune. Il permet de suivre la consommation de gaz mais aussi de la relever chaque jour de manière automatique.
Concrètement, alors qu’un compteur mécanique se contente de mesurer de façon passive le volume total de gaz qui le traverse et d'en déduire la consommation lors d’un relevé deux fois par an, le compteur Gazpar, lui, transmet les données deux fois par jour à un concentrateur de zone. Selon La Provence, ce dispositif peut être installé sur des toits d’immeubles et couvre de 1 à 3 km.
Equipé d’une carte SIM, le concentrateur collectionne ces données puis les envoie à GRDF. L’opérateur procède ensuite au traitement et à l’analyse des données reçues avant de les communiquer à ses clients via leur espace personnel en ligne.
Un déploiement depuis 2017 à Marseille
Le projet «Gazpar» part d’une volonté de l’opérateur GRDF de permettre à ses clients de «faire des économies» sur le gaz et de mieux maîtriser l’énergie. Bien que la phase «pilote» a commencé en 2015 en Bretagne, en Île-de-France, en Normandie et en Auvergne-Rhône-Alpes, «Gazpar» n’a fait son apparition dans les Bouches-du-Rhône qu’en 2017.
En effet, à Marseille, et notamment dans le 5e arrondissement où se situe la rue de Tivoli, le déploiement a débuté en juillet 2017. A l’époque, 130 bâtiments municipaux appropriés avaient été désignés pour accueillir les concentrateurs.
Si l’on ignore actuellement le nombre total de logements possédant un «Gazpar» dans cette ville, GRDF visait un objectif de 203.000 foyers marseillais équipés de ce compteur fin 2021.
A l’échelle nationale, l’opérateur envisage l’installation de son équipement, d’ici à fin 2023, dans les 11 millions de foyers raccordés au gaz naturel.