Ce mercredi 5 avril, le bureau de l’Assemblée nationale a prononcé un rappel à l’ordre visant des députés, appartenant principalement à la Nupes, pour leur comportement lors du recours d’Elisabeth Borne à l’article 49.3, le 16 mars dernier, pour faire adopter la réforme des retraites.
Le bureau de l’Assemblée nationale, sa plus haute instance, a adressé ce mercredi 5 avril un «rappel à l’ordre» à plusieurs dizaines de députés, majoritairement des Insoumis, pour sanctionner leur comportement lors du recours d’Elisabeth Borne à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, le 16 mars dernier, afin de faire adopter la réforme des retraites.
Ce jour-là, les députés avaient accueilli la Première ministre par des panneaux indiquant «64 ans, c’est non» et s'étaient opposés à l'intervention des huissiers, «occasionnant ainsi un tumulte», est-il indiqué dans un communiqué.
La présidence de l’Assemblée nationale précise que le rappel à l'ordre, qui représente la sanction disciplinaire la plus faible prévue par le règlement, «sera fait individuellement aux députés concernés».
Des rappels à l'ordre visent aussi les députés qui avaient communiqué sur les réseaux sociaux lors des débats à huis clos de la commission mixte paritaire (CMP) entre députés et sénateurs, le 15 mars, sur la réforme. Là encore, il s'agit d'élus de la Nupes.
Par ailleurs, plusieurs députés sont rappelés à l'ordre pour avoir «enfreint les règles de communication avec l'extérieur depuis l'hémicycle», lors d'un reportage diffusé sur France 2, pour lequel ils avaient porté des microcravates.
Sont notamment concernés le député LR Aurélien Pradié et le socialiste Arthur Delaporte, selon une source parlementaire.
Un «acte d’autoritarisme d’un pouvoir politique bunkérisé»
Réagissant à cette sanction, le groupe LFI-Nupes a dénoncé un «acte d’autoritarisme d’un pouvoir politique bunkérisé». «Cette sanction est décidée le jour où l’intersyndicale a dû claquer la porte de Matignon après que la Première ministre a de nouveau refusé de retirer la réforme des retraites», a écrit le groupe dans un communiqué.
«Cette décision apparaît comme un nouvel acte d’autoritarisme d’un pouvoir politique bunkérisé, incapable de comprendre que la contestation populaire et parlementaire sur le sujet ne s’arrêtera pas sans retrait de la réforme. Elle cherche à stigmatiser les Insoumis alors que d’autres députés d’autres groupes ont également entonné notre hymne national», a-t-il ajouté.
Par ailleurs, la formation politique a appelé à répondre «à ce nouvel acte d’autoritarisme en manifestant encore plus nombreux contre la réforme des retraites dans la rue ce jeudi à l’appel de l’intersyndicale».