Depuis l’annonce de dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, les partis politiques tentent de réunir le maximum de voix afin de remporter les législatives anticipées 2024 des 30 juin et 7 juillet prochains. Pour cela, des coalitions sont en train de voir le jour, comme à chaque élection depuis plusieurs années.
Des réunions et des désunions. Dans un peu plus de deux semaines, les Français seront amenés à se rendre aux urnes afin d’élire leurs prochains députés, dans le cadre des élections législatives anticipées de 2024, prévues les 30 juin et 7 juillet prochains, à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron dimanche dernier.
Entre le «Front Populaire» qui essaye de revoir le jour à gauche après l’échec de la «Nouvelle Union populaire écologique et sociale» (NUPES) et l’Union des Droites qui tente quand même de naître malgré «l’implosion» des Républicains, avec l’annonce de ralliement d’Eric Ciotti au Rassemblement national, et de Reconquête!, avec l’exclusion de Marion Maréchal du parti, les coalitions des formations politiques veulent maximiser leurs chances d’avoir des voix leur permettant de remporter les législatives de 2024 et «faire tomber» Emmanuel Macron et la majorité présidentielle.
Comme depuis plusieurs années, plusieurs alliances ont existé sous la Ve République, à droite comme à gauche, à commencer par la «Gauche plurielle» en 1997 ou, plus récemment, «Ensemble» en 2022.
Gauche plurielle
L’histoire de la «Gauche plurielle» remonte à 1997. La situation est quasiment identique à celle que l’on vit aujourd’hui. À l’époque, le 21 avril, le président de la République, Jacques Chirac, a annoncé, à l’étonnement général, la dissolution de l’Assemblée nationale et la tenue d’élections les 25 mai et 1er juin.
Ce délai d’un peu plus d’un mois avait permis à la gauche de se réunir à l’initiative de Jean-Christophe Cambadélis autour d’une seule bannière : la Gauche plurielle. Imaginée quelques semaines après la dissolution de l’Assemblée nationale, la coalition a rassemblé le Parti socialiste, le Parti communiste français, le Parti radical de gauche, le Mouvement des citoyens, Les Verts et les divers gauche.
L’accord passé était le suivant : si le siège est occupé par un député de droite, et que les formations politiques de la «gauche plurielle» n’arrivent pas à se mettre d’accord pour désigner un «candidat unique» pour les élections du 25 mai, le candidat le mieux placé durant le premier tour doit recueillir les voix de la coalition durant le second tour, soit le 1er juin. Un accord qui a permis l’entrée officielle des écologistes au Parlement.
Finalement, la «gauche plurielle» est parvenue à remporter les élections législatives de 1997, avec 319 sièges de députés à l’Assemblée nationale. Une victoire qui a conduit Lionel Jospin à Matignon.
Union pour un mouvement populaire (UMP)
La fin des années 1990 et le début des années 2000 ont été marqués par une fragmentation des partis de droite en France. Par conséquent, la victoire aux élections présidentielle et législatives était quasiment difficile. Un contexte assez tendu qui a favorisé, en avril 2002, la fondation de l’Union pour la majorité présidentielle qui deviendra, dès le 17 novembre 2002, l’Union pour un mouvement populaire (UMP). Le parti a réuni principalement Le Rassemblement pour la République (RPR), la Démocratie Libérale (DL) et une grande partie de l’Union pour la Démocratie Française (UDF).
Sous l’impulsion de Jacques Chirac, président de la République à l’époque, et de plusieurs visages de la droite, l’UMP, dont Alain Juppé fut le premier président, avait pour objectif de soutenir Jacques Chirac lors de la Présidentielle d’avril 2002 et de garantir une majorité stable à l’Assemblée nationale.
Un pari gagnant pour l’UMP puisque la coalition a permis à Jacques Chirac de remporter la présidentielle face à Jean-Marie Le Pen et à obtenir une majorité parlementaire. Treize ans plus tard, soit en 2015, sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy, l’UMP s’est transformé en Les Républicains.
Ensemble
Après cinq années passées à l’Élysée, Emmanuel Macron, candidat de Renaissance (à l’époque La République en marche – LREM), s’apprêtait, en 2022, à renouveler son souhait de briguer un second mandat à la tête de l’Etat. Par conséquent, ses alliés devaient commencer à «préparer le terrain».
En 2021, la coalition Ensemble, dont le nom complet est «Ensemble pour la majorité présidentielle», a été lancé le 29 novembre à la Maison de la Mutualité. Présidée par Richard Ferrand, avec François Bayrou et Edouard Philippe en tant que vice-présidents, cette alliance est composée initialement de La République en marche, du Mouvement démocrate (MoDem), d’Horizons, d’Agir, des Territoires de progrès, du Parti radical et d’En commun (fondé par des députés LREM).
À noter que, plus tard au cours de l’année 2022, LREM, Agir et Territoires de progrès ont fusionné pour former le parti macroniste que l’on connaît aujourd’hui sous le nom de Renaissance.
L’objectif de la formation est clair : regrouper la majorité présidentielle d’Emmanuel Macron dans la perspective de la présidentielle de 2022 et présenter des candidatures communes pour les législatives.
Bien que cette coalition ait permis la victoire d’Emmanuel Macron à la présidentielle face à Marine Le Pen, «Ensemble» n’a toutefois pas assuré la majorité absolue aux macronistes à l’Assemblée nationale, ces derniers ayant gagné seulement 249 sièges sur 577.
NUPES
À l’heure où la division régnait au sein des partis de gauche, la Présidentielle d’avril 2022 a mis en évidence pour ces derniers de s’unir afin de peser davantage face à Emmanuel Macron et sa coalition «Ensemble» et la montée de Marine Le Pen et du Rassemblement national.
Ainsi, après avoir obtenu un score significatif au premier tour de la présidentielle, et à l’approche des législatives, Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise (LFI), a lancé un appel à l’unité des forces de gauche afin de présenter un front uni capable de contrer les politiques d’Emmanuel Macron et de proposer une alternative crédible.
À la suite de négociations ayant eu lieu entre plusieurs partis de gauche et écologistes, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES) a vu le jour le 1er mai 2022. Elle réunit la France insoumise (LFI), Europe Écologie Les-Verts (EELV), le Parti socialiste (PS), le Parti Communiste français (PCF) et d’autres mouvements de gauche.
Pour séduire les électeurs, la Nupes a présenté un programme commun axé sur des thèmes tels que la justice sociale, la transition écologique, la défense des services publics et une réforme institutionnelle visant à instaurer une VIe République.
Durant les législatives de 2022, la Nupes a adopté une stratégie consistant à présenter des candidats uniques dans la plupart des circonscriptions pour éviter la dispersion des voix de gauche. Finalement, cela a permis à cette coalition de réaliser une percée significative et à obtenir 151 sièges à l’Assemblée nationale.
Néanmoins, la Nupes n’a pas longtemps survécu. En 2023, à la suite de propos ambigus de LFI sur les attaques du mouvement terroriste du Hamas en Israël, la coalition a été menacée de dislocation et le Parti socialiste a finalement suspendu sa participation à cette alliance.