Longtemps habité par l'ancien ministre et sénateur Jean-Pierre Chevènement, un appartement HLM appartenant à l'un des bailleurs sociaux de la Ville de Paris a été transformé en colocation, rénovée dans cet immeuble de la rue Descartes (5e) pour accueillir des réfugiés LGBT. Un lieu «refuge» qui a été inauguré ce lundi 27 mars.
Tout un symbole. Il a fallu plus de vingt ans à la municipalité parisienne pour récupérer cet appartement en duplex de 120 m2, situé rue Descartes dans un immeuble de la RIVP (Régie immobilière de la Ville de Paris), juste derrière le Panthéon (5e), à celui qui l'a occupé pendant plus de trente-cinq ans et qui n'est autre que l'ancien ministre et sénateur Jean-Pierre Chevènement. Un célèbre locataire qui laisse désormais sa place à quatre personnes, jeunes migrants LGBT sans domicile, qui pourront ainsi bénéficier d'un hébergement pour une durée d'au moins six mois.
Inauguration de la colocation LGBTQ+ avec @David_Belliard, aux côtés de l’@AssoBasiliade et @JeanLucRomero rue Descartes à Paris @Mairie5Paris
Avec l’ajout de deux chambres supplémentaires, la colocation accueille désormais 4 https://t.co/ICk7GhQXno LGBTQ+ ! pic.twitter.com/pZ5AiNw7Oj— RIVP (@_RIVP_) March 27, 2023
La 7e adresse du programme
Là, ces quatre hommes – qui ont souvent tout perdu parce que persécutés en raison de leur homosexualité – ont déjà trouvé un refuge depuis quelques semaines. «C'est un programme lancé à Paris depuis trois ans, qui s'appelle l'Escale et propose des solutions d'hébergement à des réfugiés qui ont dû quitter leur pays en raison de leur orientation sexuelle», explique Ian Brossat, l'adjoint à la mairie de Paris chargé du logement, qui précise que la grande majorité des personnes accueillies sont originaires d'Afrique.
Selon l'élu, il s'agit également «de les protéger» des éventuelles agressions dont ils pourraient être la cible dans les centres d'hébergement classiques. Ce programme leur promet donc «deux choses» poursuit l'élu : «la première, de fournir une solution d'hébergement à ces personnes qui sont le plus souvent passées par la rue avant, et la seconde, de proposer un accompagnement social, psychologique et administratif». Un accompagnement d'au moins six mois loin d'être anodin «au regard du difficile parcours de ces personnes».
Ce qui porte à 7 le nombre de logements mis à la disposition de l'association Basiliade pour accueillir ces colocations pour hommes, mais aussi pour femmes. En 2024, une 8e adresse du programme – financé à la fois par la Ville et par l'Etat – sera inaugurée à Paris Centre. «Un centre qui pourra accueillir 18 personnes», se félicite l'adjoint chargé du logement, «sur un étage entier d'un immeuble». «Paris restera cette ville de l'amour où l'on a le droit d'aimer librement», avait d'ailleurs lancé la maire de Paris Anne Hidalgo le 10 janvier dernier lors de la traditionnelle cérémonie des vœux aux élus.
Durant la campagne des municipales déjà, l'édile parisienne avait promis de faire de Paris une «ville refuge» pour toutes les personnes LGBTQI +, assurant vouloir lutter contre toutes les formes de discriminations. En mai prochain, un centre d'accueil de jour situé «au cœur du Marais», dans des «locaux de 520 m2 complètement rénovés», ouvrira ses portes au 22, rue Malher (4e). Imaginé comme une halte pour les personnes discriminées en raison de leur homosexualité ou de leur transidentité, ce lieu sera notamment dédié aux réfugiés homosexuels et transgenres.