Grande nouveauté 2023 : la municipalité parisienne lance ce lundi 9 janvier son assurance habitation à un prix modéré, à destination des locataires les plus modestes. L'objectif étant de lutter contre la mal-assurance ou l'absence d'assurance.
Officiellement lancée ce lundi, l'Assurance habitation parisienne (AHP) a été spécialement conçue pour les locataires parisiens aux revenus modestes, qui occupent des logements issus du parc privé comme du parc social, sous conditions de ressources.
Une assurance réservée aux plus modestes
Sur le papier, tous les locataires domiciliés à Paris sont donc concernés, à condition que le revenu fiscal de référence du foyer ne dépasse pas un certain seuil (environ 2.000 euros net par mois pour une personne seule). Avec ce système, il s'agit surtout d'aider les foyers les plus modestes, voire ceux qui seraient tentés de ne pas avoir recours à une assurance habitation – pourtant obligatoire (l'absence d’assurance est motif de rupture de bail et d’expulsion) – faute de moyens.
«Nous sommes partis de 3 constats : qu'entre 4 et 5 % des Parisiens n'ont pas d'assurance habitation, que beaucoup de ceux qui en ont une n'en sont pas satisfaits, parce qu'ils estiment qu'elle ne les couvre pas assez, et enfin, que les Parisiens consacrent déjà beaucoup d'argent à leur logement», explique Ian Brossat, l'adjoint à la mairie de Paris chargé du logement, qui assure que la municipalité entend ainsi «agir sur le pouvoir d'achat» des familles les plus modestes.
Côté prix, les Parisiens éligibles à cette assurance habitation devront donc débourser en moyenne 10,85 euros par mois pour un 1 pièce (soit environ 130 euros par an), 13,97 euros par mois pour un 2 pièces (soit environ 167 euros par an), 16,22 euros par mois pour un 3 pièces (soit environ 194 euros par an), 17,12 euros par mois pour un 4 pièces (soit environ 205 euros par an) et jusqu'à 18,40 euros par mois pour un 5 pièces (soit environ 220 euros par an).
La démarche répond donc à trois enjeux majeurs, selon la municipalité parisienne : «renforcer la politique engagée en faveur de l'accès à un logement abordable», «améliorer le pouvoir d'achat des ménages parisiens modestes et de la classe moyenne en lien avec les aides déjà existantes» et surtout «lutter contre la mal-assurance ou l'absence d’assurance».
Car comme le rappelle la Régie immobilière de la ville de Paris (Rivp) – l'un des plus gros bailleurs sociaux de la capitale – «certains ménages sont sans assurance habitation, malgré l'obligation et la possibilité de rupture de bail induite, tandis que d'autres sont soit mal assurés, sans toujours en mesurer les conséquences, soit disposent d'une assurance inadaptée à leur situation et ressources».
Un groupement d'assureurs à la barre
Et c'est le groupement VYV Conseil et WAKAM – associés pour répondre aux attentes de la municipalité – qui a été choisi, à l'issue d'un appel à manifestation d'intérêt, pour porter ce projet. Le premier est l'un des plus gros acteurs mutualistes de santé et de protection sociale en France, alors que le second est assureur qui conçoit des solutions d’assurance sur mesure pour des entreprises ou des particuliers.
Parmi les points positifs de ce groupement, aucun frais de dossier n'est à prévoir, et la franchise – qui reste à charge en cas de dommages – a été fixée à 120 euros, l'une «des plus basses» du marché. De plus, une équipe d'assistance est joignable sept jours sur sept, 24h/24, et les démarches ont été simplifiées au maximum. Un dernier point important selon l'élu communiste, qui témoigne de la fragilité de certains foyers lorsqu'ils sont confrontés à un sinistre.
«Il y a un vrai souci avec des gens souvent perdus au moment où un dommage arrive, qui n'arrivent pas à remplir leur dossier. L'un des critères était que l'assurance comprenne un réel accompagnement des habitants, avec une assistance joignable tout le temps et 5 agences physiques», relate l'adjoint, qui entend «faciliter la tâche des habitants», afin qu'ils ne se retrouvent pas noyés dans la paperasse. A terme, Ian Brossat espère «toucher plusieurs milliers de Parisiens», sur les environ 400.000 personnes éligibles.