Selon un baromètre publié ce mardi 21 mars par l'Ifop, un tiers des Français se privent de produits d’hygiène à cause du contexte économique.
Se doucher sans savon, rationner ses protections menstruelles ou encore renoncer au déodorant. C’est ce que pratiqueraient un tiers des Français au quotidien à cause du contexte économique, d’après un sondage de l’Ifop pour l’association Dons solidaires publié ce mardi 21 mars.
La précarité hygiénique, qui «dégrade l'estime de soi et conduit à l'isolement», «ne cesse de progresser et n'est plus l'apanage des bénéficiaires d'associations» de lutte contre la pauvreté, s'est alarmée dans un communiqué cette association qui collecte les invendus des entreprises pour les remettre au secteur caritatif.
Le sondage a été réalisé sur deux panels, avec un échantillon représentatif de 1.501 répondants, et 300 parents d'enfants de trois ans ou moins, interrogés par questionnaire auto-administré en ligne en novembre 2022. Pour le second panel, il s’agissait d’un échantillon de 1.162 bénéficiaires d'associations en situation de précarité et d'exclusion sociale, interrogés en janvier et février 2023 dans les locaux des associations partenaires.
Un chiffre qui a doublé depuis 2021
Ainsi, par exemple, 7% des sondés ont indiqué se brosser les dents sans dentifrice, 8% se laver sans savon ni gel douche, et 17% des parents ne changent pas les couches de leur enfant aussi fréquemment qu'ils le souhaiteraient.
“La précarité hygiénique n’est plus l’apanage des plus #précaires mais concerne les Français qui sont de + en + nombreux à vivre sur le fil de la fragilité économique” explique Dominique Besançon, déléguée générale de Dons Solidaires, lors de notre conférence de presse ce matin pic.twitter.com/EOWSygnWE4
— Dons Solidaires (@DonsSolidaires) March 21, 2023
Un précédent baromètre avait été effectué en 2021, mais avec des proportions deux fois moins élevées. «Comment se sentir digne lorsque l'on manque de produits aussi essentiels ?», s'est interrogée Dominique Besançon, la déléguée générale de Dons solidaires, qui souhaite «alerter sur cette précarité encore trop peu considérée».
Néanmoins, les chiffres sont encore plus alarmants lorsque ce sont les personnes les plus pauvres qui sont sondées, plus précisément ici celles qui sont bénéficiaires des associations du réseau Dons solidaires : 73% disent se priver de produits d'hygiène en général, 34% de shampoing et 31% de protections menstruelles.
«Il m'arrive de laver les enfants à l'eau seule, ou de leur dire de ne faire qu'une toilette rapide», témoigne ainsi une mère de deux enfants, citée dans le communiqué. Une autre indique utiliser du papier toilette en guise de protection périodique : «je me prive pour laisser plus de protections à mes filles», explique-t-elle.