Un tiers des Français a souffert du froid dans son logement durant l’année 2024, a indiqué ce lundi 4 novembre le médiateur de l’énergie. C'est deux fois plus qu'en 2020 et le montant des factures est la principale raison pour laquelle les ménages limitent le chauffage de leur habitation.
La précarité énergétique gagne du terrain. Selon les chiffres partagés par le médiateur de l’énergie ce lundi 4 novembre, 1 Français sur 3 a eu froid chez lui en 2024, soit deux fois plus qu’en 2020.
Dans le détail, le médiateur de l’énergie a noté que la consommation d'énergie a été une préoccupation pour 85% des foyers en 2024, soit quatre points de moins en un an (89% en 2023).
Néanmoins, cette légèrement baisse de la préoccupation n’empêche pas une forte précarité énergétique puisque 75% des foyers ont restreint le chauffage pour réduire la facture et 88% ont modifié leurs habitudes de consommation pour la même raison.
Par ailleurs, parmi les 30% de ménages qui déclarent avoir souffert du froid en 2024, 32% identifient la mauvaise isolation de leur logement comme cause. Ils sont 29% à envisager des travaux d'isolation, soit 3 points de moins qu’en 2023.
Une hausse des impayés
Le médiateur de l’énergie a précisé que les factures d'énergie étaient tellement élevées que 28% des consommateurs ont eu du mal à s’en acquitter.
Ainsi, selon le médiateur de l’énergie, le nombre d'interventions pour impayés a dépassé le million en 2023. Dans le détail, 265.000 coupures d’électricité et de gaz ont été faites, soit une baisse de 18%. Pour ce qui est des réductions de puissance, elles ont augmenté de 15% sur un an.
En effet, en cas d’impayés, le fournisseur peut couper l’électricité ou en réduire sa puissance dans le logement du foyer concerné. Néanmoins, certains fournisseurs ont abandonné la pratique de la coupure nette.
La directrice générale des services du médiateur national de l’énergie, Frédérique Feriaud, s’est positionnée en faveur de «l'interdiction complète des coupures d'électricité en cas d'impayés».
«L'électricité est un produit de première nécessité et pour autant, parfois, on a le sentiment qu'en pratique ce n'est pas considéré comme tel», puisque pour l'eau par exemple, les coupures d'eau pour impayés sont interdites, a-t-elle poursuivi.