Alors que le Sénat s'empare ce jeudi du texte de la réforme des retraites, le régime autonome des sénateurs est pointé du doigt. A gauche, des élus souhaitent la réforme d'un système plutôt généreux.
Le régime de retraite des sénateurs doit-il être réformé ? C'est en tout cas ce que réclament certains élus alors que le texte de la réforme des retraites arrive ce jeudi dans la chambre haute du Parlement.
Alors que le gouvernement cherche à supprimer les régimes spéciaux, celui des sénateurs fait l'objet de critiques. Géré par une caisse autonome, le régime des sénateurs offre une généreuse retraite aux anciens élus de 3.850 euros en moyenne et de 2.190 euros pour un seul mandat de six ans effectué.
Par comparaison, l'Assemblée nationale estime que depuis 2018, «le montant net de la pension d’un député au bout de 5 ans de mandat s’établit à 684,38 euros». Une différence qui s’explique aussi par un taux de cotisation plus important pour les sénateurs ainsi que par une durée de mandat plus longue.
les écologistes veulent une réforme
A l'initiative des écologistes, la gauche au Sénat a suggéré ce mercredi, «d'engager les travaux» pour «faire évoluer» le régime autonome de retraites des sénateurs.
«Cette proposition s’inscrit dans une démarche de justice sociale, de transparence et d'exemplarité démocratique», a écrit le président du groupe écologiste, Guillaume Gontard, au président du Sénat, Gérard Larcher (LR). Il y a joint une «proposition de résolution visant à réformer la caisse des retraites des anciens sénateurs», signée par les 91 élus de gauche (socialistes, communistes et écologistes).
Celle-ci appelle le bureau du Sénat, sa plus haute instance collégiale, «à engager une réflexion», en citant l'exemple de l'Assemblée nationale qui a «aligné son régime de retraite sur le droit commun de la fonction publique depuis le 1er janvier 2018».
De plus, les sénateurs de gauche veulent «interdire que les réserves de la caisse soient investies dans les projets d'énergies fossiles».
gérard larcher défend son régime
Gérard Larcher a toujours défendu un régime «autonome, parce que c'est important que les parlementaires ne soient pas, quel que soit le pays, sous la pression directement de l'exécutif».
«C'est un régime qui date de 1905, qui coûte très peu cher à la dotation de l'Etat (...) C'est aussi un régime avantageux qui fait partie du statut de l'élu», a défendu le président du Sénat sur France 2 ce jeudi.
Gérard Larcher assure toutefois que le Sénat transposera pour son propre régime les nouvelles règles qui seront adoptées dans la réforme de l'exécutif, portant notamment à 64 ans au lieu de 62 ans l'âge légal de départ.
L'âge auquel les sénateurs peuvent prétendre au versement de leur pension est aujourd'hui fixé à 62 ans, mais l'âge moyen réel de départ à la retraite est de 72 ans, précise le Sénat.