L’examen en séance publique au Sénat du projet de loi de réforme des retraites démarre ce jeudi 2 mars. Entre amendements de la droite et opposition de la gauche, les Sages ont jusqu’au 12 mars pour voter.
Le coup d’envoi de la discussion générale de la réforme des retraites au Sénat est lancé ce jeudi 2 mars. Après des débats houleux et freinés à l’Assemblée nationale, les pourparlers devraient être plus apaisés d'autant plus que le texte a déjà été approuvé en commission.
Mardi, les élus ont en effet déjà donné leur feu vert au report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans. Un amendement LR remarqué a également été apporté : l’ajout d’une surcote pour les mères de famille qui ont une carrière complète. De même, les sénateurs proposent la création d’un nouveau CDI exonéré des cotisations familiales afin de faciliter l’embauche des seniors au chômage.
A présent, et comme le veut la règle applicable aux textes budgétaires, ces amendements des rapporteurs devront être revotés en séance.
En tout, 4.729 amendements ont été déposés, selon une information du service politique de CNEWS, tandis que 4.282 seront examinés, les autres étant considérés comme irrecevables.
Le débat devrait également porter sur la question centrale des régimes spéciaux. En effet, alors que le gouvernement souhaite les supprimer mais seulement pour les futurs embauchés, les sénateurs LR, majoritaires à la chambre haute, penchent de leur côté pour une accélération du calendrier et veulent les voir supprimer sans délai.
Une opposition «déterminée» de la gauche
Si la droite a entendu l’appel d’Emmanuel Macron à «enrichir le texte», la gauche sénatoriale entend pourtant bien le combattre. A la veille du début des discussions publiques, le président des sénateurs socialistes Patrick Kanner a assuré la volonté de représenter «une opposition déterminée» et que son groupe allait «faire front».
L’ancien ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports a dénoncé une réforme «bricolée», «pas juste», «pas utile», au cours d'une conférence de presse commune avec la présidente du groupe CRCE à majorité communiste Eliane Assassi et le président du groupe écologiste Guillaume Gontard.
Il a rappelé qu'il présenterait, «selon toute vraisemblance vendredi matin», au nom des trois groupes de gauche, une demande de référendum. Celle-ci n'a guère de chance d'aboutir, la droite et le centre, favorables à la réforme portant l'âge de départ en retraite à 64 ans, étant majoritaires au Sénat.
Outre plusieurs centaines d'amendements, les groupes CRCE et écologiste ont aussi déjà déposé chacun une motion de rejet du texte en bloc.
«Nous souhaitons un vrai débat de fond, nous atteindrons l'article 7 (sur l'âge légal de départ, ndlr) et nous demanderons sa suppression naturellement», a confirmé Patrick Kanner. «Les Français doivent savoir qui vote et qui vote quoi quand il s'agit de leur avenir», a-t-il ajouté.