Après une enquête portant sur des soupçons de corruption lorsqu’il était maire d’Annonay (Ardèche), le Parquet national financier (PNF) écarte le délit de corruption, mais retient l’infraction de «favoritisme» à l'encontre d'Olivier Dussopt. Samedi, le ministre du Travail se défend et conteste ≤«l'idée d'arrangement».
Une affaire qui tombe mal pour le ministre du Travail en première ligne cette semaine pour défendre le projet de réforme des retraites. Vendredi, Olivier Dussopt a annoncé que le parquet national financier (PNF) avait retenu l'infraction de «favoritisme» dans l'affaire des deux œuvres d'art reçues en cadeau en 2017. Mais ce samedi, il «conteste» l'idée d'un «arrangement» avec l'un des géants de l'eau en France, la Saur.
D'ailleurs, Olivier Dussopt «a toute la confiance de la Première ministre Elisabeth Borne», a indiqué Matignon ce samedi matin.
«Le parquet considère que dans le cadre d’une procédure de marché public, en 2009, il y a 14 ans, il pourrait y avoir une infraction de favoritisme. C’est une thèse que je conteste, et je n’ai qu’un souhait c’est de continuer à convaincre de ma bonne foi», a contre-attaqué Olivier Dussopt ce samedi matin à l'antenne de FranceInter.
Soupçonné de "favoritisme", le ministre du Travail @OlivierDussopt veut "continuer à expliquer comment les choses se sont passées" pour "convaincre" de sa "bonne foi" #le69inter pic.twitter.com/YnJqsN9SyZ
— France Inter (@franceinter) February 4, 2023
Pas de corruption, mais un délit de «favoritisme» retenu
Dans une note de synthèse adressée à son avocat, «le parquet considère qu'il subsiste un seul grief, en l'occurrence une infraction formelle de favoritisme dans un marché public de 2009», a déclaré Olivier Dussopt à l'AFP, ajoutant qu'«aucune corruption» ne lui est reprochée.
«En mai 2020, un article de presse a cru pouvoir mettre en cause mes relations avec un groupe d’eau dans la ville d’Annonay dont j’étais le maire» et «le parquet financier a ouvert une enquête et procédé à de très nombreuses vérifications», a déclaré le ministre, ajoutant qu'«à l’issue de ce travail d’enquête, le parquet avait regroupé les faits en cinq points et je constate que les explications données avec mon avocat ont convaincu le parquet de ma bonne foi puisque sur quatre de ces cinq points, le parquet a décidé qu’il y avait lieu de classer en retenant qu'il n’y avait pas de poursuite pour corruption, prise d’intérêt ou enrichissement».
A l'origine, l'enquête préliminaire pour prise illégale d'intérêt avait été ouverte contre Olivier Dussopt initialement à propos de deux lithographies du peintre Gérard Garouste qui lui avaient été offertes par une entreprise en 2017, alors qu'il était député-maire d'Annonay. Ces deux oeuvres avaient été offertes par un dirigeant local de la Saur, alors qu'un contrat était sur le point d'être conclu entre la ville d'Annonay et cette entreprise. Le contrat, négocié depuis 2016, a été formellement signé six mois plus tard, le 1er juin 2017.
Ainsi, l'enquête du PNF devait vérifier de possibles faits de «corruption» et de «prise illégale d'intérêt».