«Depuis l’assassinat de Samuel Paty, rien n’a changé dans l’institution», a estimé ce vendredi sur CNEWS le professeur de philosophie Didier Lemaire.
Alors qu’une étude de l’Ifop en marge de la journée nationale de la laïcité à l’école a dévoilé des chiffres effarants sur les difficultés rencontrées par les enseignants face à ce sujet, le professeur de philosophie Didier Lemaire a estimé, ce vendredi 9 décembre sur CNEWS, que «depuis l’assassinat de Samuel Paty (en 2020, ndlr), rien n’a changé dans l’institution (scolaire)».
Celui qui avait été placé sous protection rapprochée après avoir assuré être l’objet de menaces dans sa ville de Trappes (Yvelines), à la suite de propos dénonçant l’islamisme, après la décapitation de Samuel Paty, a expliqué que les enseignants sont toujours menacés «par des élèves ou des parents d’élèves».
«Les élèves ne sont pas sanctionnés»
«Il ne sont pas soutenus par l’institution, c’est à eux de porter, seuls, les conflits», a-t-il dénoncé. «Les élèves ne sont pas sanctionnés», a-t-il affirmé.
Il a ensuite donné l’exemple de son cas, lorsqu’il a été «exfiltré» l’an dernier après vingt ans d’enseignement dans la ville, avec deux de ses collègues, «faute de soutien de l’administration».
L’étude de l’Ifop a dévoilé que 52 % des enseignants se censurent lorsqu’il est question d’aborder des sujets sensibles liés à la religion. Un chiffre qui monte à 65 % dans les zones d’éducation prioritaire. Un autre chiffre pointe que 77 % des professeurs estiment que le ministère de l’Education n’a pas tiré d’enseignement de la mort de Samuel Paty et se désolent de «la manière qu’à l’institution de gérer ces faits».
