Figure des covido-sceptiques et ex-députée LREM du Bas-Rhin, Martine Wonner a été suspendue vendredi 25 novembre pour un an par la chambre disciplinaire du Conseil de l'ordre des médecins du Grand Est, à Nancy.
Martine Wonner était apparue dans le documentaire complotiste «Hold-up», diffusé en mai 2021. Visée par deux plaintes, cette psychiatre de formation a finalement été suspendue pendant un an par la chambre disciplinaire du Conseil régional de l'Ordre des médecins à Nancy, ce vendredi 25 novembre.
«Cette décision est totalement scandaleuse. Je suis extrêmement et profondément inquiète quant à la liberté d'opinion et la liberté d'expression dans notre pays», a-t-elle réagi auprès de l'AFP, faisant part de son intention de faire appel.
Accusée d'avoir fait la promotion d'«informations erronées»
«Je savais que ce serait une décision politique. La justice ordinale avait-elle légitimité à me convoquer ? Toute la question est là. En tout cas, ça me donne toute l'énergie nécessaire pour continuer à me battre sur le plan politique», a ajouté cette ancienne députée, élue sous la bannière LREM en 2017 avant d'être exclue du groupe parlementaire en 2020.
Elle avait été convoquée début novembre par l'instance après deux plaintes déposées en 2021 par l'association «No FakeMed», qui a pour but «la promotion de la médecine fondée sur les preuves scientifiques», et par le Conseil national de l'ordre des médecins (Cnom).
Lors de l'audience, les plaignants avaient affirmé que Martine Wonner avait fait la promotion d'«informations erronées» et avait diffusé des «protocoles de soins» contre le Covid «sans fondement scientifique», notamment l'ivermectine ou l'hydroxychloroquine, depuis son compte Twitter où elle se présente comme psychiatre.
Ces derniers avaient soutenu que l'immunité parlementaire ne s'appliquait pas pour les propos tenus par l'ex-députée en dehors de l'Hémicycle car elle «utilisait sa qualité de médecin pour exprimer ses opinions», notamment lorsqu'elle se rendait à des rassemblements dénonçant le port du masque, ou qu'elle soutenait que les tests PCR donnaient de faux résultats.
Quant à la défense, elle avait au contraire soutenu que Martine Wonner s'exprimait bien comme députée et non comme médecin car, bien qu'encore inscrite au conseil départemental de l'ordre des médecins du Bas-Rhin, elle n'exerçait plus son activité médicale depuis son élection en 2017.