Steeve Briois, figure importante du Rassemblement national, a dénoncé un «rabougrissement» du parti, après avoir été écarté de la nouvelle instance exécutive par le nouveau chef de file, Jordan Bardella.
C’est une éviction mal vécue par Steeve Briois. Le maire d’Hénin-Beaumont, fief historique du Rassemblement national, et élu important du parti depuis de nombreuses années, a dénoncé un «rabougrissement» du RN, à la suite de son exclusion de la nouvelle instance exécutive par Jordan Bardella, élu ce samedi 5 novembre pour succéder à Marine Le Pen à la tête du parti.
Une place au bureau national refusée
«Alors que depuis de nombreux mois je tire la sonnette d’alarme sur une potentielle re-radicalisation, je ne peux voir dans mon éviction qu'une sanction pour avoir voulu sensibiliser sur un phénomène que les faits confirment, depuis les ronds de jambe faits à certains intégristes, jusqu'à l'adoption de positions droitardes, contraires à mon sens au ‘ni droite, ni gauche’ qui a prévalu pendant des décennies au Front National», a-t-il déclaré dans un communiqué, ajoutant qu’il «espère que le Rassemblement national n’est pas en train de céder au grand ‘compromis nationaliste’ (…) qui a échoué à la présidentielle».
L’élu du RN a refusé la proposition de Jordan Bardella, qui lui offrait de siéger au bureau national du parti, une instance au pouvoir moins important que le bureau exécutif. «Un prétexte pour ne pas avouer ce qui s’apparente davantage à un début de purge contre ceux qui défendent la ligne sociale», a-t-il déclaré.
Jordan Bardella a été élu à la présidence du parti d’extrême-droite ce samedi, avec près de 85% des suffrages face à Louis Aliot. L’élu de 27 ans a constitué son bureau exécutif avec de nombreux proches, bien qu’ayant offert la vice-présidence du parti à son adversaire.