Au lendemain de l'incident survenu à l'Assemblée nationale, les députés ont, ce vendredi, voté la sanction la plus lourde à l'encontre du député RN Grégoire de Fournas. L'élu de la 5e circonscription de la Gironde est exclu de l’Hémicycle pour une durée de quinze jours de séance, avec la privation de la moitié de l’indemnité parlementaire pendant deux mois.
La sanction est tombée. Ce vendredi 4 novembre, les députés de l'Assemblée nationale ont voté pour l'application de la plus lourde des sanctions à l'encontre de Grégoire de Fournas, député RN de la 5e circonscription de Gironde.
À la suite du vote, Yael Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale, a annoncé que le parlementaire est exclu pour une durée de quinze jours de séance, avec une privation d'indemnité parlementaire durant deux mois.
«Le racisme, quelle qu'en soit la cible, est la négation des valeurs républicaines qui nous rassemblent dans cet hémicycle», a-t-elle déclaré à la suite du vote de sanction.
Un vote à l'unanimité du bureau de l'assemblée
Les députés se sont prononcés par un vote assis-debout, après une réunion du bureau de l'Assemblée, sa plus haute instance collégiale, qui avait proposé à l'unanimité cette sanction, la plus sévère possible pour un député. Un vote également validé par la majorité des élus.
Grégoire de Fournas a reconnu avoir lancé jeudi «qu'il retourne en Afrique» lors d'une intervention de l'élu LFI Carlos Martens Bilongo, qui s'exprimait sur le «drame de l'immigration clandestine» pendant la séance de questions au gouvernement. Une phrase qui a choqué de nombreux élus, nécessitant l'interruption de la séance.
Jean-Luc Mélenchon, chef de file de la France Insoumise, s'est révolté face aux propos polémiques et a défendu son allié. «Il n'est pas né en Afrique, moi oui, et personne ne m'a jamais dit d'y retourner», a-t-il déclaré devant l'Assemblée nationale, entouré de ses nombreux collaborateurs.
Une sanction rarissime
Je suis totalement innocent des faits que l’on me reproche. Je ressens cette sanction d’une dureté inouïe avec une grande injustice. Mais respectueux de l’institution, je m’y soumets.
— Grégoire de Fournas (@gdefournas) November 4, 2022
De son côté, sur les réseaux sociaux, le député RN s'est exprimé à la suite de la sanction prononcée à son égard, déclarant qu'il est «totalement innocent des faits» qu'on lui reproche. «Je ressens cette sanction d’une dureté inouïe avec une grande injustice. Mais respectueux de l’institution, je m’y soumets», a-t-il ajouté.
Comme l'a rappelé la présidente de l'Assemblée nationale, qui a appelé l'élu à quitter l'Hémicycle, il s'agit d'une sanction rarissime, appliquée qu'à une seule reprise par le passé depuis 1958 : en 2011, le député communiste Maxime Gremetz s'était vu infliger une sanction similaire pour avoir interrompu une réunion parlementaire à cause de voitures ministérielles mal garées.