Les salaires de l'ensemble de la grille des agents de sécurité, devenus un enjeu majeur du bon déroulement des prochains événements sportifs internationaux en France en raison des difficultés de recrutement, vont être augmentés de 7,5%, a-t-on appris jeudi de sources patronales et syndicales.
A l’approche des Jeux Olympiques de Paris 2024 et encore hantées par le spectre du fiasco du Stade de France, les organisations patronales et syndicales sont parvenues à un accord pour revaloriser les salaires des agents de sécurité de 7,5%.
Cet accord a été signé par l'intégralité des organisations patronales de la branche (GES, SESA, GPMSE et ADMS) ainsi que la majorité des syndicats représentatifs (FO, CFDT, CFE-CGC, Unsa, Sud et CFTC) et il ne pourra pas faire l'objet d'une opposition, a indiqué le GES. Seule la CGT s'est abstenue.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, selon lequel il manquerait 25.000 agents de sécurité pour les JO de Paris 2024 à Paris, soit 20% de la profession, a annoncé le 23 septembre une série de mesures pour faciliter les recrutements d'agents de sécurité privée, dont la création d'un «titre spécifique provisoire», notamment pour les étudiants.
Avec @olivierdussopt , nous nous félicitons que les organisations sociales des entreprises de sécurité privée soient parvenues à un accord de revalorisation des salaires. La sécurité privée jouera un rôle essentiel dans l’organisation des jeux olympiques et paralympiques 2024.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) September 28, 2022
La région Ile-de-France a elle entériné le lendemain le doublement d'une prime pour inciter les chômeurs à se former aux métiers de la sécurité privée, afin de pallier le manque de personnel.
L'accord prévoit également une revalorisation des indemnités repas désormais comprises entre 4,02 euros et 6,16 euros par jour dans la sûreté aéroportuaire, ainsi que l'amélioration à 1,27 euro par heure de travail de l'indemnité spécifique des maîtres-chiens ou encore la prime d'entretien des tenues portée à 7,89 euros nets par mois.
Une «petite victoire» face à l’inflation
«La CFDT a conscience que malgré cette petite victoire l'inflation galopante toujours présente mettra tôt ou tard à mal cette augmentation. Elle proposera à chaque augmentation du Smic une réunion pour négocier une nouvelle grille des salaires», a réagi le syndicat qui, au printemps, s'était opposé avec la CGT et Sud à une revalorisation de 3,25%.
«Cette augmentation doit être relativisée, nuance pour sa part FO. La dernière augmentation date du 1er janvier 2022 et depuis cette date environ 80% des 180.000 salariés sont au Smic. Depuis janvier le Smic a été revalorisé de 5,65%, la différence est donc de 1,85%. L’accord allant s’appliquer au 1er janvier 2023, cette différence sera très probablement gommée pour cause d’inflation».
Pour la CGT, «il est hors de question de mettre en danger l’ensemble des travailleurs qui devront assurer la sécurité des événements, tout comme il est hors de question de mettre en danger l’ensemble des spectateurs», indique le syndicat pour justifier son refus.
«A l’approche des JO, la branche Prévention-Sécurité et Sûreté Aéroportuaire recrute à tour de bras, principalement des étudiants, et distribue les cartes professionnelles après une formation expresse. Mais comme dans l’éducation nationale où l’on devient professeur en quelques jours, les agents de sécurité recevront une habilitation après une formation au rabais», dénonce-t-il.
Le secteur de la prévention-sécurité compte 3.500 entreprises en France, ainsi que 8.500 auto-entrepreneurs. En 2020, il a réalisé un chiffre d'affaires global de 7,9 milliards d'euros.