Le procès en appel de deux hommes accusés d’avoir eu un rôle dans l’attentat contre Charlie Hebdo, en janvier 2015 à Paris, s'ouvre ce lundi.
En janvier 2015, les attaques jihadistes contre Charlie Hebdo et le magasin Hyper Cacher faisaient 17 morts. Deux hommes sont à nouveau jugés à partir de ce lundi 12 septembre à Paris pour leur rôle présumé dans ces attentats, toujours ancrés dans les esprits en France.
Le second procès s'ouvre avec un nombre réduit de protagonistes : seuls deux, les plus lourdement condamnés en première instance, ont fait appel. Le premier procès s'était tenu à l'automne 2020 avec onze accusés.
La cour d'assises spéciale de Paris avait prononcé des peines allant jusqu’à la perpétuité pour un complice, présumé mort en Syrie et jugé par défaut. Elle avait retenu la qualification terroriste pour quatre hommes mais ne l'avait pas retenue pour sept autres, condamnés à des peines allant de quatre à dix ans d'emprisonnement.
Les faits
Les 7, 8 et 9 janvier 2015, les frères Kouachi et Amedy Coulibaly avaient semé la terreur et provoqué l'émoi en France comme à l'international, de par les symboles visés : la liberté d'expression, les forces de l'ordre, la communauté juive.
Leur périple meurtrier et coordonné avait pris fin avec leur mort lors d'un double assaut policier.
Les accusés
Ali Riza Polat est celui sur lequel pèsent les charges les plus lourdes. Le 16 décembre 2020, le Franco-Turc avait été reconnu coupable de complicité des assassinats commis par les frères Chérif et Saïd Kouachi et par Amedy Coulibaly et avait été condamné à trente ans de réclusion criminelle, échappant à la peine maximale, la perpétuité, requise par l'accusation.
Agé de 37 ans, il est notamment soupçonné d'avoir organisé la recherche d'armes pour Amedy Coulibaly, originaire comme lui de Grigny (Essonne), et d'être intervenu à tous les stades des préparatifs des attaques, ce qu'il nie en bloc.
Il est représenté par ses nouveaux avocats : Moad Nefati et Rachid Madid.
Amar Ramdani avait lui écopé de 20 ans de réclusion pour avoir fourni des armes et financé les attentats, soit le maximum prévu par la loi pour l'infraction d'association de malfaiteurs terroriste criminelle.
La défense d'Amar Ramdani plaidera de nouveau l'acquittement.
Le procès en appel
La cour d'assises statuant en appel est uniquement composée de magistrats professionnels. Elle aura six semaines pour déterminer à nouveau le degré de responsabilité de ces deux proches d'Amedy Coulibaly. Les accusés contestent tout lien avec les crimes du trio jihadiste.
Plusieurs journées au début du procès seront consacrées aux auditions des rescapés des attaques et des proches des victimes. Au total, 296 personnes sont parties civiles.
L'enquête et les débats en première instance n'avaient pas permis de dissiper toutes les zones d'ombre entourant les attentats, du circuit des armes aux commanditaires des tueries commises au nom d'al-Qaida dans la péninsule arabique (Aqpa) pour les Kouachi et de Daesh pour Coulibaly.
Les attentats de janvier 2015 ont marqué le début d'une série d'attaques jihadistes, avec celle du 13-Novembre dont le procès s'est achevé en juin et celle de la promenade des Anglais à Nice actuellement jugée au sein du même palais de justice.