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Tout savoir sur l'affaire Sophie Le Tan, alors que le procès de Jean-Marc Reiser s'est ouvert aujourd'hui

Sophie Le Tan, 20 ans, a disparu en 2018 après avoir visité un appartement qu'elle envisageait de louer. Immédiatement suspecté, l'auteur de l'offre de location, Jean-Marc Reiser, est aujourd'hui poursuivi pour «assassinat en récidive criminelle».

Sophie Le Tan n'aura jamais eu l'occasion de célébrer ses 20 ans. Elle a disparu le 7 septembre 2018, jour de son anniversaire, après être allée visiter un appartement qu'elle envisageait de louer à Schiltigheim (Bas-Rhin). L'enquête à connu divers rebondissements, avec notamment la découverte des restes de la victime dans le massif des Vosges.

Principal suspect depuis le début, Jean-Marc Reiser, comparaît à partir d'aujourd'hui devant les assises du Bas-Rhin pour l'assassinat de la jeune femme.

La disparition de Sophie Le Tan

Au moment de sa mort, Sophie Le Tan était étudiante en Sciences de l'économie et gestion à Strasbourg. En parallèle de ses études, elle occupait un poste de réceptionniste dans un hôtel.

Le 7 septembre 2018, elle était censée prendre le train pour fêter son anniversaire avec sa mère et sa soeur à Mulhouse, juste après avoir visité un appartement qu'elle avait repéré sur Leboncoin. Sans nouvelles d'elle, sa famille a donné l'alerte dès le lendemain.

Les soupçons se sont rapidement portés sur Jean-Marc Reiser, 57 ans à l'époque et déjà condamné pour deux viols. Il a été identifié comme l'auteur de l'offre de location et suspecté notamment en raison de données téléphoniques. Placé en garde à vue, il a dans un premier temps nié toute implication dans la disparition de Sophie Le Tan.

Des battues citoyennes ont à l'époque été organisées dans l'espoir de retrouver la jeune femme, mais les recherches sont restées vaines.

Une longue enquête

Les investigations ont rapidement mené à la découverte du sang de Sophie Le Tan au domicile de Jean-Marc Reiser. C'est ce qui a motivé sa mise en examen pour «enlèvement, séquestration et assassinat», le 17 septembre 2018. 

Plus tard, en mars et mai 2019, l'ADN de la victime a aussi été identifié sur le manche d'une scie issue de la cave du suspect, ainsi que sur les chaussures de ce dernier.

Il a en revanche fallu attendre plus d'un an pour que les restes de Sophie Le Tan soient enfin localisés, le 23 octobre 2019. Ce jour-là, des promeneurs sont tombés sur un squelette incomplet dans la forêt de Rosheim, située dans le massif des Vosges.

Ces découvertes successives ont amené Jean-Marc Reiser à adapter sa version des faits au fur et à mesure. Celui qui niait toute implication dans l'affaire a d'abord reconnu avoir fait monter Sophie Le Tan chez lui. Il assurait alors qu'elle était blessée à la main, ce qui expliquait selon lui la présence de sang dans son appartement.

Des aveux inattendus

Contre toute attente, Jean-Marc Reiser a fini par passer aux aveux, plus de deux ans après les faits et alors que la juge d'instruction avait déjà notifié la clôture de son instruction dans cette affaire.

Le 19 janvier 2021, cet homme aujourd'hui âgé de 61 ans a avoué avoir tué Sophie Le Tan et découpé son cadavre avant de le dissimuler dans la forêt. Il a assuré ne pas avoir voulu la tuer, mais l'aurait violemment frappée après une «entreprise de séduction» de sa part que l'étudiante aurait repoussée. Une situation qui l'aurait mis en «rage», selon l'un de ses avocats, Me Pierre Giuriato.

La juge d'instruction a prononcé un non-lieu partiel pour les chefs d'enlèvement et de séquestration mais Jean-Marc Reiser a été renvoyé devant les assises pour assassinat, bien qu'il conteste la préméditation.

Le procès doit s'ouvrir ce lundi 27 juin à 14h et durera jusqu'au mardi 5 juillet. Puisqu'il a déjà été condamné aux assises pour viols en 2003, Jean-Marc Reiser est considéré comme étant en récidive légale. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité, avec 22 ans de sûreté.

Un vieux dossier rouvert

Avant la mort de Sophie Le Tan, Jean-Marc Reiser a été soupçonné d'être impliqué dans la disparition d'une autre jeune femme. En 1987, Françoise Hohmann, une représentante de commerce âgée de 23 ans, était elle aussi venue sonner à sa porte, avant de ne plus donner signe de vie.

Dans cette affaire, l'homme a été acquitté en 2011, faute de preuves. En février 2020, le parquet de Strasbourg a décidé de rouvrir «contre X» ce dossier vieux de 30 ans. Deux juges d'instruction ont été saisis des chefs de «séquestration arbitraire criminelle» et de «recel de cadavre».

Ce lundi 27 juin, le souvenir de Françoise Hohmann risque de planer dans la salle des assises du Bas-Rhin. Mais l'avocat de Jean-Marc Reiser, Me Giuriato, a prévenu : il «doit être jugé pour les faits à l'égard de Sophie Le Tan et non pour d'autres faits».

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