C'est le triste constat relevé par l'INSEE ce mardi 8 mars à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes. En Ile-de-France, ces dernières touchent environ 1.180 euros de moins chaque mois que leur compagnon.
Dans la région capitale, il existe écart de salaire de 32 % en défaveur de la femme, dans les 1,7 million de couples de sexe différent vivant en Ile-de-France, selon les chiffres de l'Insee datés de 2018. C'est-à-dire qu'en moyenne, les femmes touchent environ 1.180 euros de moins que leur compagnon.
Les couple mariés davantage concernés
Des écarts de revenus encore plus prononcés chez les couples mariés avec enfants. Car selon l'Insee, «plus le nombre d'enfants augmente, plus le taux d'activité des femmes décroît». De fait, lorsqu’elles ont trois enfants ou plus, 78 % des femmes sont actives et leurs revenus sont alors inférieurs en moyenne de 44 % à ceux de leur conjoint.
Alors que dans les couples sans enfant, les femmes sont plus souvent actives (92 % des cas) et les écarts de revenus entre femme et homme sont moindres (25 % en défaveur de la femme). «Au-delà des situations d’inactivité, le temps partiel, plus fréquent chez les femmes avec enfant(s), peut aussi contribuer aux écarts de revenus», explique l'Insee.
Même conclusion pour les familles aisées. Dans ces couples, la contribution des femmes s’élève à 34 % contre 66 % pour les hommes. Alors que chez les couples aux revenus modestes ou de classe moyenne, la situation est la plus égalitaire : les contributions des femmes aux revenus du couple y atteignent 45 % contre 55 % pour celles des hommes.
Les jeunes moins touchés par les écarts de salaire
A noter également que les écarts sont moins marqués chez les jeunes. En effet, dans les couples âgés de 25 à 35 ans, la femme perçoit en moyenne un revenu inférieur de 19 % à celui de son conjoint. Contre 42 % pour les couples âgés de 56 à 65 ans par exemple.
Alors peut-on en conclure que les hommes sont mieux payés parce qu'ils travaillent davantage et qu'ils occupent des postes, pendant que les femmes travaillent moins ou ont moins de responsabilités professionnelles pour s'occuper du foyer familial ? La réponse est non, car selon l'Insee, même dans les couples au profil professionnel semblable, les inégalités existent.
Selon l'Institut, les écarts observés au sein du couple «traduisent des conditions d’emploi globalement défavorables aux femmes étant donné leur niveau de diplôme». Et les chiffres le prouvent : «quand elles sont plus diplômées que leur conjoint, seules 36 % des femmes perçoivent des revenus supérieurs à ce dernier».
Une Francilienne sur quatre change la donne
Néanmoins, dans 14 % des couples, les deux perçoivent un salaire équivalent. En 2018, parmi les 1,7 million de couples constitués d’un homme et d’une femme, environ 14 % peuvent être considérés «comme égalitaires en matière de revenus» souligne l'Insee, «c’est-à-dire que le revenu du conjoint percevant le revenu le moins élevé est inférieur de 10 % maximum à celui de l’autre».
Pour autant, le revenu moyen d’une femme vivant seule en Ile-de-France était de 2.590 euros par mois contre 2.480 euros pour une femme en couple avec un homme. La situation est inversée pour les hommes : ceux vivant seuls disposent de revenus en moyenne nettement plus faibles que ceux vivant en couple (respectivement 2.880 euros et 3.660 euros).