Le nombre d’ouvriers a diminué de près de moitié dans la région, au cours des cinquante dernières années, selon une note de l'INSEE publiée ce jeudi 3 février.
Une baisse qui serait liée, selon l'INSEE, au phénomène «particulièrement important dans la région [...] de désindustrialisation à l’œuvre depuis les années 1970».
Concrètement, ce sont sept fois moins d’ouvriers qui travaillent dans l’industrie en 2018 qu’en 1968, et seulement 13 % des ouvriers franciliens qui exercent dans ce secteur en 2018, alors qu'ils étaient encore 52 % en 1968.
En parallèle, les emplois d’ouvriers se sont développés dans les transports, la logistique, le nettoyage et les services. De sorte qu'en 2018, 7 ouvriers sur 10 travaillaient dans le tertiaire dans la région, contre 5 en province. Pour autant, l’Île-de-France est la région où la proportion d’ouvriers parmi les actifs est la plus faible, 13 % contre 22 % en moyenne dans les autres régions françaises.
Des «travailleurs essentiels»
Autre constatation : la plupart des emplois d’ouvriers ne sont pas délocalisables ou plus généralement entrent dans le champ de l’économie présentielle, notamment à cause des transformations du marché de l’emploi. Nombre de ces emplois ouvriers revêtent même, selon l'INSEE, «un caractère indispensable pour satisfaire les besoins fondamentaux des Franciliens». Ainsi, 43 % des ouvriers sont des travailleurs essentiels du quotidien, contre 38 % en province.
D'ailleurs, selon l'étude, le métier le plus fréquent chez les ouvriers est «nettoyeur». Selon la nomenclature officielle des professions et des catégories sociales, «près d’un ouvrier sur deux est un ouvrier de type artisanal en Ile-de-France», révèle l'INSEE. Il s’agit en fait de nettoyeurs (11 % des emplois), de cuisiniers et commis de cuisine (7 %) ou encore de maçons qualifiés (4 %).
Les magasiniers qualifiés (5 %), les ouvriers non qualifiés du tri, de l’emballage, de l’expédition (4 %), les manutentionnaires et les caristes sont également parmi les métiers d’ouvriers les plus présents dans la région. Une présence en nombre qui s'explique notamment par la forte présence dans la région de plates-formes logistiques, en lien avec les zones aéroportuaires et le développement de la vente en ligne.