Après le meurtre accidentel d’une randonneuse par une jeune chasseuse dans le Cantal, de nombreux écologistes ont demandé des mesures fortes concernant l’encadrement de la chasse. La secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité, Bérangère Abba, a promis d’agir rapidement.
Nombreux ont réclamé l’interdiction de la chasse le week-end et pendant les vacances scolaires pour limiter le nombre d’accidents. «Une jeune femme est décédée parce qu'elle a été touchée par une balle au cours d'un après-midi de chasse. Pensées à ses proches. Il nous faut plus réglementer cette activité, il y a urgence !», a insisté dès samedi le candidat à la présidentielle Yannick Jadot.
La finaliste à la primaire écologiste Sandrine Rousseau, ainsi que l’eurodéputée France insoumise Manon Aubry, ont promu l’interdiction de toute forme de chasse lors des jours de repos ou congés : «Les drames se multiplient, a déclaré cette dernière sur RMC. La forêt doit appartenir le week-end aux randonneurs, aux promeneurs. Cinq jours de la semaine suffisent pour faire de la chasse. On ne doit plus aller en forêt la trouille au ventre.»
Bérangère Abba, secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité, a assuré sur les réseaux sociaux que «les décisions suivront, pour que plus jamais ça», en réaction au drame qui a coûté la vie à une randonneuse de 25 ans. En attendant, la chasseuse, âgée de 17 ans, a été placée en garde à vue pour homicide involontaire.
Aujourd’hui à #Cassaniouze (15) une jeune randonneuse est morte touchée par le tir accidentel d’une chasseuse. Drame insoutenable et inacceptable.
L’enquête est en cours, les décisions suivront, pour que plus jamais ça.
À sa famille et ses proches, mes plus sincères condoléances— Berangere Abba (@b_abba) February 19, 2022
En novembre dernier, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili avait assuré, après un autre accident de chasse, être «ouverte au débat» pour interdire ces pratiques le week-end. Sans véritablement se positionner sur le sujet, la ministre avait plutôt privilégié le renforcement des contrôles et des mesures au niveau local, en concertation avec les fédérations de chasse, notamment pour retirer leurs licences aux chasseurs qui ne respectent pas les règles.
Selon le bilan des accidents et incidents de chasse 2020-2021, publié il y a quelques mois, «70 chasseurs ont fait l'objet d'une verbalisation et une dizaine de procédures judiciaires ont été ouvertes pour des infractions susceptibles de constituer des délits (…) La baisse du nombre des accidents est régulière depuis plus de 20 ans mais nos efforts pour les réduire doivent se poursuivre. Un accident de chasse est toujours un accident de trop», précise le ministère. A l’occasion de la publication de ce rapport, le gouvernement a rappelé les mesures qui ont été adoptées en juillet 2019 par le Parlement, à savoir l’obligation du port du gilet fluorescent pour les chasseurs pendant ces actions et la mise en place de panneaux de signalisation des opérations collectives de chasse à tir.
La chasse reste un sujet glissant pour le gouvernement, Emmanuel Macron ayant noué de solides liens avec la Fédération nationale des chasseurs. Une proximité très souvent décriée par ses adversaires politiques, notamment par les écologistes et la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon plaidant même pour une interdiction totale de la chasse.