Placer l'océan au coeur des préoccupations, c'est l'ambition du sommet «Un océan» qui réunit scientifiques, ONG, politiques et entrepreneurs à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 11 février à Brest, espérant donner un coup d'accélérateur sur plusieurs dossiers internationaux cruciaux autour des mers.
Les océans occupent 70% de la surface du globe et jouent un rôle essentiel dans la lutte contre le réchauffement climatique. Ils nourrissent les populations, abritent de nombreuses espèces. Pour autant, ils restent mal connus et mal protégés.
«Nous n'avons pas idée de ce qu'est l'océan», assure Françoise Gaill, directrice de recherche émérite au CNRS.
Ce sommet, voulu par le président français Emmanuel Macron, sera le premier d'une série d’événements internationaux autour de l'océan : une réunion de l'ONU sur l'environnement fin février qui abordera la question d'un accord international sur le plastique, des négociations en mars à l'ONU sur un traité pour la haute mer, des COP biodiversité et climat et une conférence de l'ONU sur les océans à Lisbonne en juin.
Des ateliers et forums
Aujourd'hui et demain se tiendront des ateliers et des forums, en ligne et en présentiel. Vendredi, 18 chefs d'Etat et de gouvernement, dont l'Elysée n'a pas encore donné les noms, seront présents à Brest avec Emmanuel Macron. Les engagements pris seront portés par 41 pays, selon Olivier Poivre d'Arvor, ambassadeur pour les pôles et les enjeux maritimes.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel sont annoncés.
Côté entreprises, les dirigeants des géants européens du transport maritime par conteneurs CMA CGM, Maersk, Hapag-Lloyd et MSC sont prévus. «La présidence française de l'Union européenne est une occasion qu'il ne fallait pas rater», explique à l'AFP Olivier Poivre d'Arvor. «Plutôt que d'organiser un sommet européen classique, nous avons choisi de prendre un groupe de dirigeants engagés», poursuit-il.
Lutter contre la pêche illégale
La France espère que de nouveaux pays ratifieront l'Accord du Cap, destiné à renforcer la sécurité des navires de pêche et à lutter contre la pêche illégale, pour qu'il puisse entrer en vigueur.
Les ONG espèrent des annonces fortes, tout en regrettant que des questions aussi essentielles que la surpêche ne soient pas à l'ordre du jour.
La France possède la deuxième plus grande zone économique exclusive (ZEE) au monde, qui recouvre les eaux jusqu'à 200 milles nautiques au large de ses côtes, grâce aux outre-mer. Avec 23% de ses eaux protégées, mais seulement 1,6% en protection stricte, «la France n'est pas forcément un modèle», a commenté Jérôme Petit de l'ONG Pew.
Il espère que le gouvernement confirmera l'extension de la réserve naturelle nationale des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) sur un million de km2, dont une zone de protection forte de 250.000 km2.