Le Fonds Mondial pour la Nature (WWF) a publié un rapport sur les impacts de la pollution plastique sur les océans, les mers et les écosystèmes marins.
Ce rapport, publié ce mardi 8 février 2021, a synthétisé des conclusions de plus de 2.000 études scientifiques sur les questions de la biodiversité marine. Le WWF a mis l’emphase sur la pollution plastique du monde marin, en dévoilant de nombreux chiffres. Entre 19 et 23 millions de tonnes de plastiques seraient présents dans toutes les eaux, dont une grande partie finirait dans les océans et les mers.
Le rapport dévoile également l’origine du plastique présent dans les mers et océans : ce sont à 60% des plastiques à usage unique, même si de plus en plus de pays les interdisent. La France a récemment banni les cotons-tiges en plastique, mais aussi la mise à disposition de pailles et gobelets. En effet, ces produits se dégradent petit à petit, jusqu’à la création de ces fameux «nanoplastiques», invisibles à l’œil nu mais dangereux pour l’écosystème marin.
C'est officiel
La pollution #plastique a atteint toutes les parties des océans et menace la biodiversité marine du plus petit plancton à la plus grosse baleine.
C'est le constat de notre dernier rapport. pic.twitter.com/EB6GxEI8tX— WWF France (@WWFFrance) February 8, 2022
Le nombre de microplastiques dans l'écosystème marin pourrait doubler d'ici à 2050
Cette dégradation a un effet néfaste sur le long terme : même si plus aucun plastique n’atteignait les océans, le nombre de microplastiques pourrait doubler d’ici à 2050.
Plusieurs études présentes dans le rapport évoquent les conséquences directes de cette présence de plastique dans l’écosystème marin sur les animaux. L’une d’entre elles, réalisée en 2021, a montré que sur 555 espèces de poissons testées, 386 avaient bien ingéré du plastique. Une autre rapporte que jusqu’à 30% d’un échantillon de cabillauds pêchés en mer du Nord avaient des micro-plastiques dans l’estomac.
Outre les poissons, les oiseaux de mer sont eux aussi victimes de cette pollution. Une autre enquête réalisée au nord-ouest de l’Atlantique a montré que 74% d’entre eux avaient avalé du plastique. Eirik Lindebjerg, responsable du dossier plastique de l’organisation, a expliqué qu’à travers ce rapport, le WWF souhaite montrer «qu’il y a une limite à la pollution que peuvent absorber nos écosystèmes.» Cette limite serait déjà atteinte dans de nombreuses zones du globe, en particulier en Méditerranée, dans les mers Jaune et de Chine orientale, ainsi que dans la banquise arctique.
L’organisation a donc insisté sur le fait que la pollution plastique a atteint «toutes les parties des océans» et appelle à s’engager rapidement vers un traité sur les plastiques. Ce rapport arrive à quelques semaines d’une assemblée pour l’environnement de l’ONU, qui se tiendra entre le 28 février et le 2 mars, à Nairobi, où un accord sur la question devrait aboutir.