Soupçonné d'avoir blessé à l'arme blanche au moins deux migrants dans un campement le 8 décembre dernier, un homme vient d'être mis en examen et incarcéré ce mardi 1er février. Une enquête pour homicide volontaire avait été ouverte.
Un homme soupçonné d'avoir blessé à l'arme blanche au moins deux migrants dans un campement à Paris en décembre a été mis en examen, notamment pour «violences à caractère raciste», et incarcéré, a-t-on appris mardi 1er février de source judiciaire, confirmant une information du Canard enchaîné.
Pour rappel, les faits se sont déroulés le mercredi 8 décembre dernier, aux alentours de 8h du matin, lorsqu'un homme armé d’un sabre s’est infiltré dans un campement parisien situé dans le parc de Bercy (12e). Le camp, installé depuis quelques mois, était alors composé majoritairement de personnes originaires d’Afrique.
«Mort aux migrants, marre des étrangers !»
Assénant plusieurs coups de lame dans les tentes en criant, «Mort aux migrants, marre des étrangers !», l’agresseur en vient vite à se battre avec plusieurs migrants, dont deux exilés. Deux hommes d'origine soudanaise qui finissent alors à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, sans que l'on prenne connaissance du bilan de cette agression.
Quatre personnes, des migrants présents au moment des faits et qui avaient frappé l'agresseur pour le désarmer, ont eux été placés sous le statut intermédiaire de témoin assisté, a indiqué la source judiciaire. Le juge d'instruction du tribunal judiciaire de Paris en charge de cette enquête doit déterminer s'ils ont agi pour se protéger et s'ils peuvent bénéficier de la légitime défense.
Près de deux mois plus tard, l'homme a finalement été placé en détention provisoire, a ajouté cette source. Selon le Canard enchaîné, il serait âgé d'une soixantaine d'années et aurait lacéré les tentes.
Selon Ian Brossat, adjoint de la maire de Paris en charge de l’accueil des réfugiés, il s’agissait en effet d’une «attaque raciste» puisque l’homme aurait prononcé au moment de l'assaut : «Il y en a marre des étrangers !». L’adjoint à la mairie de Paris chargé de l'hébergement d'urgence avait d'ailleurs ajouté plus tard sur son compte Twitter : «Voilà où conduit la banalisation de la parole raciste».
Au campement de Bercy à Paris 12e.
Ce matin, un individu a agressé au sabre des réfugiés qui dormaient là en prononçant des propos contre les étrangers.
Voilà où conduit la banalisation de la parole raciste. pic.twitter.com/FQXUtULe3X— Ian Brossat (@IanBrossat) December 8, 2021
Symbolique de la vulnérabilité des migrants
En début de semaine, le journal Libération publiait une tribune signée par plusieurs associations d’aide aux migrants. Dans celle-ci, l'on pouvait lire une réclamation à la mairie de Paris afin de «mettre de toute urgence à l’abri cette population contrainte de survivre dans des conditions indignes et de grande vulnérabilité.»