Invité de Laurence Ferrari dans la matinale de CNEWS, Patrick Stefanini, directeur de campagne de Valérie Pécresse, est revenu sur les chiffres de l’immigration publiés hier, y voyant un «constat d’échec».
Selon ces statistiques, plus de 104.000 premières demandes d’asile ont été enregistrées en France en 2021, soit une hausse de 28,3% par rapport à 2020. «Le brouillard se dissipe et le jour se lève sur un paysage qui est celui de l’échec complet de la politique migratoire d’Emmanuel», a ainsi jugé Patrick Stefanini.
«Il faut rompre avec cette gestion verticale, qui est la marque de fabrication de notre Président de la République, qui se veut rationnel, infantilise les acteurs des différentes fonctions publiques et les Français et nous prive de cette capacité de réaction qui est liée à l’autonomie», a-t-il ajouté. Et de souligner : «Cette campagne va servir à débusquer le vrai bilan d’Emmanuel Macron».
Avec quasiment 85.000 étudiants arrivés en France en 2021, les chiffres de l’immigration estudiantine s’approchent de ceux de l’immigration familiale. «Ce qui est inquiétant, aujourd’hui, c’est que l’immigration estudiantine pèse pratiquement aussi lourd que l’immigration familiale. On a le droit de se poser la question si les visas étudiants sont délivrés avec suffisamment d’attention et de rigueur et si nous n’avons pas à faire à de faux étudiants», a interrogé le directeur de campagne.
«Il faut cesser de jouer petit bras»
Face à la hausse des demande d'asile et la chute des expulsions entre 2019 et 2021, Patrick Stefanini a demandé à Emmanuel Macron de «cesser de jouer au petit bras».
«Valérie Pécresse propose de modifier la constitution. Elle envisage d’adopter, chaque année par le parlement, des quotas d’immigration. Aussi, elle refusera de délivrer les visas et les titres de séjour aux pays qui ne coopèrent pas avec la France pour la reprise des clandestins», a-t-il ainsi argué.
Patrick Stefanini a ainsi insisté sur la nécessité de l’intervention du chef de l’État Français : «Dans les pays du Maghreb, si le chef de l’État Français ne s’engage pas lui-même personnellement dans ce dossier, s’il ne va pas voir le roi du Maroc, le président de la République Algérienne ainsi que le président de la République Tunisienne, cela ne marchera pas».
Alors que les chiffres ne cessent de progresser, le directeur de campagne de Valérie Pécresse a recommandé de changer le ton avec les pays du Maghreb. «Il faut aller dire à ces pays que la période de la décolonisation est terminée. Désormais, nous voulons parler d’immigration sans que cela soit tabou. Nous exigeons une modification radicale de leur attitude en matière migratoire», a-t-il affirmé.
«Une Europe défendue»
Patrick Stefanini l’a assuré : «Nous ne voulons pas d’une Europe de supermarché où on rentre et on sort à sa guise, nous ne voulons pas d’une Europe forteresse. Nous voulons appliquer la loi européenne». Pour protéger les pays frontaliers, le directeur de campagne de Valérie Pécresse propose d’ «établir entre les points de passage des barrières physiques notamment lorsque les frontières subissent une arrivée massive des migrants instrumentalisés par des pays comme la Turquie ou la Biélorussie».