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L'édito d'Eugénie Bastié : «Emmanuel Macron va-t-il jouer la carte de l'Europe ?»

Dans son édito de ce mercredi 19 janvier, Eugénie Bastié, journaliste au Figaro, évoque le thème de l'Europe dans la campagne présidentielle. Un sujet cher à Emmanuel Macron qui prononce aujourd'hui un discours au Parlement européen.

Toujours pas candidat officiellement à sa réélection, Emmanuel Macron va prononcer aujourd’hui un nouveau discours d’orientation sur l’Europe pour marquer le coup d’envoi de la présidence française du Conseil de l'UE.

Cela peut-il le servir dans la campagne ? Tout le monde a en mémoire la présidence européenne de Nicolas Sarkozy en 2008 ou celui-ci s’était démené sur la crise financière et la guerre en Géorgie, ce qui lui avait valu un regain d’opinion positive. En pleine campagne présidentielle, Emmanuel Macron a autant intérêt à jouer cette carte européenne que celle du Covid qui cannibalise la campagne et paralyse ses adversaires.

L'Europe au cœur du macronisme

D’abord parce que l'ADN européen est au cœur du macronisme : c’est le seul contenu idéologique qui unit ses électeurs venus de la gauche et ceux de la droite, de l’écologiste Pascal Canfin à l’ex-UMP Edouard Philippe. Un tract a d’ailleurs été distribué aux équipes en Marche avec le slogan «Changer l’Europe pour faire avancer la France», avec en fond, le drapeau européen flottant sur l’arc de triomphe qui, on s’en souvient, avait fait polémique en début d’année.

Dans le viseur d’Emmanuel Macron, il y a l’électorat de centre-droit qu’il espère rallier en mettant en exergue l’ambiguïté de Valérie Pécresse sur ce sujet. Elle avait réagi fortement à la polémique sur le drapeau européen en y voyant un effacement de l’identité française. Comme sur le pass vaccinal, Emmanuel Macron veut mettre la candidate de droite en porte-à-faux.

L'Europe, un point de clivage de la présidentielle ?

Le second tour de l’élection présidentielle de 2017 avait été un clivage chimiquement pur entre européistes, rassemblés autour d’Emmanuel Macron et eurosceptiques, regroupés autour de Marine Le Pen. Aujourd’hui, ce clivage est moins porteur.

D’un côté, les français ont une opinion un peu meilleure de l’Union européenne qu’en 2017 (43% pensent que c’est une bonne chose contre 38% en 2017) : ils jugent qu’elle a joué un rôle plutôt positif dans la crise du Covid. De l’autre, les rêves de «refondation de l’Europe» portés par Emmanuel Macron sont partis en fumée.

En 2022, aucun candidat à la présidentielle ne parlera de fédéralisme, mais aucun non plus ne proposera la sortie de l’Union européenne, encore moins de l’euro. Jean-Luc Mélenchon lui-même ne défend plus la sortie des traités comme en 2017 , mais une  «désobéissance au cas par cas».

Emmanuel Macron espère qu’avec sa ligne claire résolument pro-européenne, il mettra en évidence le flou de la droite et de la gauche sur ce thème. Cependant, le clivage que porte la droite dans la campagne présidentielle, à savoir la question de l’immigration, peut donner à cette question européenne un nouvel intérêt. La contestation des normes de droit supranationales qui enserrent la capacité des états à maîtriser leurs flux migratoires, sera certainement au cœur du débat.

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