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Mort de Mava Chou : son compagnon raconte ses derniers jours

La youtubeuse Maeva Frossard, alias Mava Chou, est décédée le 22 décembre dernier.[© Photo compte officiel Facebook Mava Chou.]

Dans un entretien accordé au journal Le Parisien, Romain, le compagnon âgé de 33 ans de Maeva Frossard, alias Mava Chou, a raconté la «descente aux enfers» de l’influenceuse les mois qui ont précédé son suicide le 22 décembre dernier.

Il témoigne de l’état de détresse psychologique dans lequel se trouvait sa compagne en raison des insultes à répétition qu’elle subissait de la part de ses «haters». Une dégradation à laquelle il a assisté au fil des mois. «Auparavant, elle avait dû faire une ou deux crises d’angoisse tout au plus. Après, c’était au moins une fois par semaine. Les attaques étaient devenues quasi quotidiennes. Elle ne savait plus quoi faire. Certains jours, ça allait. Mais les autres, elle pleurait. Plus on avançait, moins elle se projetait», explique-t-il.

Romain révèle également que Maeva Frossard avait déjà tenté deux fois de mettre fin à ses jours au «printemps et pendant l’été», suite aux critiques systématiques de la jeune femme de la part de plusieurs internautes. «Quand des centaines de comptes ont commencé à s’attaquer à son rôle de mère, à ses enfants, à son conjoint, c’est devenu insoutenable pour elle», précise-t-il. Une situation cauchemardesque qui aura également un impact sur leur quotidien, leur couple, leur santé mentale. «On ne savait pas comment s’aider l’un l’autre. Nous avons commencé à perdre l’appétit et du poids tous les deux. La situation a créé énormément de tensions dans notre couple», ajoute-t-il.

Maeva Frossard avait même songé à tout arrêter, et à se lancer dans une nouvelle activité. «Elle avait commencé à ralentir ces derniers mois. Elle était en train de créer deux sites d’e-commerce pour passer à autre chose. Mais elle ne voulait pas abandonner sa communauté», révèle le jeune homme.

Que justice soit faite

Romain précise également que Maeva Frossard était désespérée de voir que ses plaintes ne donnaient rien. Un jour, un gendarme lui conseillera simplement de «couper les réseaux sociaux». Une réaction qui a suscité l’incompréhension. «S’il s’agissait de harcèlement professionnel, irait-on demander à la victime d’arrêter son travail ?», s’interroge Romain. Pour lui, il est important que justice soit faite, et que des responsables soient identifiés et condamnés pour ce qu’ils ont fait subir à Maeva Frossard.

«J’attends que la justice reconnaisse ce que Maeva a subi en désignant la ou les personnes qui l’ont poussée à commettre cet acte. (…) Il faut que ces personnes redoutent les conséquences de leurs mots, de leurs phrases. Les mots peuvent blesser autant que des armes», lance-t-il, précisant que la première tentative de suicide de sa compagne remontait à l’automne 2020.

Un acte ressenti comme «un appel à l’aide». «Elle m’avait expliqué que son ex-mari utilisait ses vidéos et ses réseaux pour lui lancer des piques que reprenaient en boucle ses partisans», précise-t-il, avant d’assurer ne pas vouloir «émettre d’accusation». «L’enquête (pour harcèlement moral ayant poussé au suicide, ndlr) devra déterminer qui a fait quoi», dit-il.

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