En 1986, le «Grêlé», identifié désormais comme étant l'ancien gendarme François V., a fait de la petite Cécile Bloch, 11 ans, sa première victime.
L'une des plus vieilles affaires classées de France vient d'être résolue. Une analyse ADN a montré que l'ancien gendarme de 59 ans qui s’est suicidé ce mercredi 29 septembre au Grau-du-Roi (Gard) était bien le tueur en série recherché depuis trente-cinq ans. Dans une lettre, il aurait avoué des actes répréhensibles, sans pour autant faire explicitement référence aux affaires liées au «Grêlé».
C'est en 1986, avec le meurtre de la jeune Cécile, que les Français découvrent ce tueur au parcours sanglant.
Les faits se sont déroulés le 5 mai 1986 au matin, dans un immeuble de la rue Petit à Paris. Quelques minutes après le départ de ses parents, la jeune fille aurait pris l'ascenseur pour se rendre à l'école. Son agresseur se serait alors engouffré derrière elle, l'obligeant à descendre au deuxième sous-sol puis l'entraînant dans les caves pour la violer et la tuer.
Strangulation, viol, coup à l'arme blanche...
Inquiète que sa fille ne réponde pas au téléphone, Suzanne Bloch contacte le collège qui l'informe que Cécile n'est pas venue en classe. Accompagnée de son époux, la mère de la victime accourt à son domicile et trouve l'appartement vide. Pendant plusieurs heures, les recherches sont infructeuses. Mais vers 15h, le gardien de l'immeuble trouve sous un morceau de moquette le corps sans vie de la fillette, dans un local technique du troisième sous-sol de la résidence.
Les détails relevés par les policiers sont sordides. La fillette est dénudée, ce qui laisse penser à une agression sexuelle, confirmée plus tard par un légiste. Son corps porte des traces de strangulation et une plaie abdominale causée par une arme blanche. Des griffures d'ongle et plusieurs bleus témoignent de la violence employée par le tueur pour maîtriser l'enfant.
Viens le temps de l'enquête. Le matin du meutre, plusieurs personnes aurait vu cet homme rôder dans le hall d'immeuble. Luc, le demi-frère de Cécile, assure même l'avoir croisé dans l'ascenseur. Il décrit un homme grand, entre 25 et 30 ans, à la peau abîmée par des marques d’acné ou de variole.
Un homme «trop poli»
«Son comportement m’a étonné parce qu’il a été trop poli, obséquieux même. Quand je suis sorti, il m’a dit : "J’espère que vous passerez une bonne journée." C’est une parole déplacée pour quelqu’un que l’on voit pour la première fois. J’ai pensé qu’il s’agissait d’un visiteur venu voir un habitant de l’immeuble», a raconté Luc au média en ligne Les Jours.
Les enquêteurs établissent que le meurtrier est resté près d'une heure entre l’ascenseur et le sous-sol à la recherche de sa proie, croisant même les parents de Cécile qui n'ont pas fait attention à lui.
Les témoignages permettent d'établir un portrait-robot. L'apparence du meurtrier et son mode opératoire font du «Grêlé» le principal suspect de deux autres meurtres et cinq autres viols, commis entre 1986 et 1994.