Nombre de cas, admissions à l’hôpital, décès… Les principaux indicateurs de l'épidémie de coronavirus sont à la baisse. Mais la pandémie est-elle sous contrôle ?
Alors que la France vit depuis un an et demi au rythme du Covid-19, les chiffres confirment que le pic de la quatrième vague est derrière nous alors qu’à ce jour, près de 74 % des Français ont reçu au moins une dose de vaccin, et 69,9 % toutes les doses requises. S’il est encore trop tôt pour parler de bout du tunnel – plusieurs facteurs pouvant provoquer un rebond épidémique – la décrue est réelle, et ce pour la troisième semaine consécutive.
Une combinaison de facteurs
Parmi les signes incitant à l’optimiste, il y a tout d’abord le nombre de nouvelles contaminations. Sur une semaine glissante, il est en baisse de 27 %, selon les données de Covid Tracker. En moyenne, environ 9 621 cas positifs sont diagnostiqués quotidiennement dans l’Hexagone, soit deux fois moins qu’à la mi-août. «On peut dire que la décrue est bien amorcée», confirme l’épidémiologiste Antoine Flahault, soulignant que le taux de reproduction, ou «R» (combien de personnes sont contaminées par un malade), est désormais inférieur à 1 (0,76). D’après le spécialiste, directeur de l’Institut de santé globale de l’université de Genève (Suisse), «dans une semaine, on devrait être proche des 5.000 nouvelles contaminations par jour», soit le seuil symbolique fixé par Emmanuel Macron en décembre.
Concernant les admissions à l’hôpital et dans les services de soins critiques, la tendance à la diminution se confirme également. Pour la première fois depuis le 15 août, moins de 10.000 malades sont actuellement pris en charge. Parmi eux, 2.000 sont en réanimation, soit une baisse de 11 % par rapport à la semaine dernière. A l’exception des territoires ultramarins et de certains départements du sud de la France, comme les Bouches-du-Rhône, où la situation sanitaire reste inquiétante, «il y a une amélioration sensible», observe l’expert. Et ce, grâce à la vaccination massive, au respect des gestes barrières, et aux décisions prises par l’exécutif, comme l’extension du pass sanitaire. «La combinaison de ces mesures, estime-t-il, est essentielle dans la lutte contre l’épidémie».
La prudence reste de mise
Pour autant, le gouvernement encourage la population à ne pas baisser la garde. «Nous sommes sur la bonne voie, celle, je l’espère, d’un retour progressif à la normale, mais rien ne serait plus dangereux que de nous croire définitivement tirés d’affaire», a déclaré le Premier ministre Jean Castex. Car à ce jour, environ 10 millions de personnes n’ont toujours pas reçu leurs deux injections et les autorités craignent un plafond de verre dans la campagne de vaccination.
Concernant le variant Delta, très contagieux, il continue de circuler dans le pays. Sa propagation pourrait même connaître une accélération avec le retour des enfants à l’école, synonyme de brassage plus important. Moins de deux semaines après la rentrée, environ 3.000 classes, sur un total de 540.000, sont déjà fermées. Alors, certes, l’embellie est là, mais elle pourrait aussi être temporaire en raison de la météo. Comme l’a affirmé Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, «le refroidissement automnal» pourrait en effet favoriser la circulation du virus. La guerre contre ce dernier n’est ainsi pas terminée.