L'Ecole nationale d'administration (ENA), telle qu'on la connaît, vit ses derniers instants. Jeudi 8 avril, Emmanuel Macron a annoncé qu'elle serait remplacée par l'Institut du service public (ISP). Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques est venue défendre cette réforme sur le plateau de CNEWS, ce dimanche 11 avril.
«Dans six mois [...] nous aurons pour la suite des générations changé un système, pas parce que nous voulons le casser» mais «parce que nous voulons le rendre plus méritocratique, plus efficace et plus au service d'une démocratie qui évolue», expliquait l'invitée de Jean-Pierre Elkabbach.
Comme je m’y étais engagé à la suite du Grand Débat national, l’ENA sera supprimée. Nous devons changer radicalement la manière dont on recrute, dont on forme, dont on sélectionne notre élite administrative, dont on construit les carrières.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 9, 2021
Selon Amélie de Montchalin, la réforme de l'ENA doit permettre de passer d'une «école de formation initiale qui classait» à «une école de formation continue où on progresse et où on se connecte aux enjeux du monde». L'ENA, qui jusqu'ici sélectionnait environ 80 élèves par an, était en effet régulièrement accusée de former des élites «hors-sol».
Avec l'ISP, l'idée est donc, selon la ministre, de modifier le recrutement des étudiants mais aussi d'influer sur le début de leurs carrières en les confrontant au travail sur le terrain dès l'obtention de leur diplôme. Ce, avant de les soumettre à une évaluation régulière, tout au long de leur parcours.
Revenant sur le calendrier de cette réforme, Amélie de Montchalin a précisé que l'ordonnance de création de l'ISP serait présentée en Conseil des ministres le 26 mai prochain, pour une ouverture au 1er janvier 2022. Ainsi, «les étudiants qui passeront les prochains concours» seront les élèves de l'ISP et non pas ceux de l'ENA, précise la ministre. Autrement dit : la réforme sera «mise en oeuvre même si Emmanuel Macron n'est pas réélu».