Ouvrir l’ENA et quatre écoles de la haute fonction publique à des élèves aux origines dites «modestes». Emmanuel Macron a dévoilé ce jeudi la mesure phare du plan à «l’égalité des chances», lors d’un déplacement à Nantes.
Accompagné de la ministre de la Fonction publique Amélie de Montchalin pour échanger avec des élèves de classes préparatoires et de futurs fonctionnaires de la haute administration, le chef de l’Etat a mis en avant la future voie «Talents», qui sera en place à la rentrée de septembre 2021. Elle permettra à des étudiants de la «diversité symbolique» (quartiers défavorisés, milieux modestes, zones rurales) d’avoir accès aux grandes écoles de la fonction publique, via un concours dédié.
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— Élysée (@Elysee) February 11, 2021
Ainsi, cinq à dix places s’ajouteront aux effectifs actuels de l’ENA et des quatre autres établissements (INET, EHESP, ENSP, ENAP), en leur étant réservées. Le but est qu’environ 15% d’une promotion soit issu de cette filière. L’exécutif se défend de toute volonté de discrimination positive, indiquant qu’il s’agit plutôt de permettre aux jeunes ayant les compétences requises d’accéder plus facilement à ces enseignements. Aujourd’hui, «c’est beaucoup plus difficile pour un fils d’ouvrier ou d’agriculteur d’accéder à ces grandes écoles que lorsqu’elles ont été bâties, pendant les 30 Glorieuses (de l'après guerre au milieu des annés 1970)», s’est désolé Emmanuel Macron.
Le président a justifié cette mesure en louant l’importance de se doter d’une fonction publique «qui correspond beaucoup plus à ce qu’est notre pays».
Des «Prépas Talents» sur tout le territoire
Il a également indiqué que 1.000 nouvelles places de classe préparatoire aux concours de la haute fonction publique seront créées et dédiées uniquement à ces élèves (portant leur nombre total à 1.700). Les étudiants retenus toucheront d’ailleurs une allocation portée à 4.000€ (contre 2.000€ aujourd’hui). Ces «Prépas Talents» seront au nombre de deux par région, pour assurer leur accessibilité sur l’ensemble du territoire.
«Il faut qu’il y ait la possibilité de ne pas être assigner au milieu social où l’on est né», a expliqué le président. «Aucun jeune ne doit se dire : "ceci n’est pas pour moi"».
Le chef de l’Etat doit poursuivre vendredi son agenda «égalité des chances», en lançant une plate-forme anti discrimination, gérée par le Défenseur des droits et des associations, qui permettra de signaler des cas via internet ou par téléphone.