Les patrons veulent garder leurs salariés près d’eux. C’est en tout cas ce qui ressort du baromètre Vivavoice-L’Exploratoire pour Les Echos, qui indique qu’une moyenne de 71% des dirigeants d’entreprises ne souhaitent pas voir le télétravail se pérenniser. Les chiffres montrent cependant que ce constat s’inverse totalement dans les plus grandes sociétés.
Si le pourcentage moyen est aussi élevé en défaveur du télétravail, c’est que les patrons qui l’aiment le moins sont aussi les plus nombreux. En effet, ce sont ceux à la tête des petites entreprises qui ne souhaitent pas le voir devenir une habitude. Lorsque la taille de leur société est comprise entre 20 et 99 salariés, ils sont 77% à ne pas vouloir que le «distanciel» se poursuive après la crise du Covid-19.
Ils deviennent en revanche majoritairement favorables à ce que cette organisation se poursuive dès lors que leur structure dépasse les 100 employés (51% pour 100 à 249 salariés, 66% pour 250 salariés et plus). Les patrons des très grosses entreprises (plus de 1.000 salariés) sont ceux souhaitant le plus maintenir une part de télétravail à l’avenir, avec 80% de réponses positives.
Une moyenne de 2,5 jours en télétravail
Un clivage semble donc se former entre les grandes sociétés et les PME-TPE à propos du télétravail. D’une part parce que les postes des petites structures se prêtent moins au télétravail (dans le bâtiment, par exemple), mais aussi parce que celui-ci nécessite des investissements dans des infrastructures et des outils numériques qui demandent d’importants moyens, analysent les responsables du baromètre.
La possibilité de travailler un ou plusieurs jours depuis chez soi pourrait rapidement devenir un facteur d’attractivité pour une entreprise. Cela deviendrait «un argument pour attirer les talents», expliquent les auteurs de l’étude. Parmi les patrons ayant répondu par l’affirmative à la question sur la pérennisation du télétravail, un ratio de 2,5 jours par semaine, en moyenne, leur semble acceptable. Soit environ la moitié du temps.
La crise sanitaire et les ajustements qui en ont découlé pourraient donc avoir introduit bien plus rapidement que prévu l’enjeu du travail à domicile pour les entreprises. Si les plus petites ne semblent pas encore prêtes, les grandes sociétés pourraient montrer la voie.