Présidente de la région Ile-de-France depuis plus de 6 ans, Valérie Pécresse a fait passer la région à droite, en succédant à Jean-Paul Huchon et ses 18 ans de mandat. Après avoir été réélue à son poste le 27 juin 2021, l'élue a été désignée candidate LR à l'élection présidentielle, avec 60,95 % des voix.
Née en 1967, Valérie Pécresse étudie à Neuilly-sur-Seine (92), puis à Versailles (78), avant d'intégrer la célèbre école de commerce HEC puis l'Ecole Nationale d'Administration (ENA), dans la promotion Condorcet (1990-1992). A sa sortie, elle entre au Conseil d'Etat, où elle exerce diverses fonctions jusqu'en 2015.
En parallèle, elle débute sa vie politique. En 1997, elle rejoint l'équipe de Jacques Chirac – alors président de la République – dont la famille est proche de la sienne. Chargée de mission, puis conseillère technique, elle reste dans son entourage jusqu'en 2002, date à laquelle elle est élue députée pour la première fois, dans la 2e circonscription des Yvelines (78).
MINISTRE SOUS NICOLAS SARKOZY
Quelques mois plus tard, elle devient secrétaire générale adjointe de l'UMP, avant d'en devenir porte-parole au niveau national. A l'époque, lors de la réélection de Jacques Chirac, elle est déjà pressentie pour entrer au gouvernement. Ce n'est pas le cas. En mars 2004, elle est élue conseillère régionale d'Ile-de-France sur la liste conduite par Jean-François Copé.
Il faut finalement attendre 2007 pour voir entrer Valérie Pécresse dans un gouvernement, alors nommée ministre de l'Enseignement supérieur lors de l'élection de Nicolas Sarkozy. Un poste qu'elle occupe pendant plus de 4 ans, chapeautée par le Premier ministre François Fillon. Après un remaniement, et la nomination de Christine Lagarde à la tête du FMI, elle est nommée ministre du Budget et porte-parole du gouvernement.
Les régionales dans le viseur
Dès 2009, alors qu'elle est encore ministre du Budget, Valérie Pécresse est investie par l'UMP face à Roger Karoutchi, pour représenter le parti présidentiel aux élections régionales. Mais le 26 mars 2010, elle perd au second tour des élections, devancée par Jean-Paul Huchon, ainsi réélu pour la deuxième fois à son poste de président du conseil régional d'Ile-de-France. Elle prend alors la tête du groupe d'opposition.
Réélue à son tour députée de la 2e circonscription des Yvelines (78) en 2012, elle ne perd pas pour autant de vue l'Ile-de-France, qu'elle compte bien faire passer à droite. Candidate annoncée dès septembre 2014, il lui faut attendre février 2015 avant de devenir la candidate officielle de l'UMP, intronisée par la commission nationale d'investiture du parti, face à David Douillet et Henri Guaino.
Consciente des erreurs du passé, Valérie Pécresse annonce la couleur : si elle remporte les élections, elle se consacrera uniquement à son mandat de présidente du conseil régional d'Ile-de-France, prête à refuser un éventuel poste de ministre et à démissionner de son poste de députée. Et ce, alors que la loi sur le non-cumul des mandats n'est pas encore entrée en vigueur.
Le 20 juin 2015, elle remporte les élections régionales avec 43,8 % des suffrages et est officiellement élue six mois plus tard. «L'émotion m'étreint au moment d'accéder à la présidence de notre région, après douze années sur les bancs de cet hémicycle», s'était-elle ainsi exprimée devant l'assemblée des conseillers régionaux, avant de confirmer l'abandon de son mandat de députée des Yvelines : «Je serai une présidente à temps plein, sans cumul».
Le mouvement Libres ! est lancé
Deux ans plus tard, la présidente du conseil régional d'Ile-de-France prend ses distances avec Les Républicains (ex UMP) et décide de créer son propre mouvement politique baptisé «Libres !», afin dit-elle «d'oxygéner la droite». Elle souhaite y défendre une droite «ferme, sociale et réformatrice».
Depuis, une centaine de maires, parlementaires, conseillers régionaux, départementaux ou municipaux – «appartenant aux différentes sensibilités de la droite» – ont rejoint le mouvement. Soutiens indéfectibles de Valérie Pécresse, ils voient en elle «une femme courageuse, créative et solide qui [...] depuis des mois à la tête de la première région de France [...] démontre que la droite peut à la fois réformer et rassembler».
Fraîchement réélue en juin dernier à la tête de la région francilienne, Valérie Pécresse n'a pas chômé et a immédiatement fait voter son budget supplémentaire, se vantant d'avoir lancé au plus vite «80 % du programme» pour lequel elle avait élue. Critiquée fin juillet par les élus de l'opposition en séance plénière qui l'accusent d'être déjà en campagne pour les présidentielles, elle répond en officialisant sa candidature.
«Je veux faire plutôt que chercher à plaire»
«Je suis candidate à la présidence de la République pour restaurer la fierté française», a-t-elle ainsi annoncé dans une interview donnée au Figaro le 22 juillet 2021, ajoutant qu'elle souhaitait «rompre avec dix ans de mauvais choix, de demi-mesures, d’indécisions, et en fin de compte l’affaissement de notre pays». Et d'affirmer : «je veux faire plutôt que chercher à plaire».
En campagne depuis, la candidate enchaîne les déplacements de terrain, à la rencontre des Français, récemment dans les Ardennes, en Corse ou encore dans le Val-de-Marne. Et à défaut, elle envoie des membres de son équipe rapprochée, au premier rang desquels ses anciens concurrents de la primaire LR pour la présidentielle Xavier Bertrand, Philippe Juvin et Laurent Wauquiez.
Pour son premier grand meeting, ce dimanche 13 février au Zénith de Paris, Valérie Pécresse a réussi à réunir plus de 6.000 soutiens devant laquelle elle a loué le principe d'une France «réconciliée». «Je défends l'identité française la vraie, car la France n'est pas une nostalgie, c'est une énergie», a-t-elle assuré, sans jamais nommer ses rivaux d'extrême droite.
«Je veux porter un nouvel espoir, celui d'une nouvelle France que nous devons reconstruire ensemble», a-t-elle également lancé. La candidate LR défend en effet «un pacte de réconciliation nationale» et plaide pour la construction d'une «nation éducative», la défense du nucléaire ou encore une hausse de 10% des salaires sur le quinquennat.