Dans les communes du haut-pays niçois qui ont été ravagées par des pluies diluviennes le 2 octobre dernier, beaucoup de sinistrés ne peuvent toujours pas rentrer chez eux.
Trois mois après la catastrophe naturelle qui a fait neuf morts et entraîné plus d’un milliard d’euros de dégâts, la vie reprend peu à peu dans les vallées sinistrées. Les rues ont été débarrassées de la boue, les rivières sont retournées dans leurs lits et les commerces ont rouvert. Des accès routiers, souvent provisoires, ont même été rétablis.
Mais beaucoup de maisons restent inoccupées. Fragilisées par les crues, elles font l’objet d’arrêtés de péril imminent obligeant ainsi de nombreux habitants à quitter leur commune la mort dans l’âme.
«L’attente est angoissante»
A Fontan, village de 330 habitants de la vallée de la Roya, 40 sinistrés ont dû gagner le littoral pour trouver un toit. C’est le cas de Françoise et Jean-Jacques Tortarolo, deux retraités hébergés à Nice. «Après la tempête, nous sommes restés à Fontan aussi longtemps que c’était possible, raconte Françoise. Notre maison a été touchée mais elle est toujours debout. Nous attendions les experts de la préfecture. Ce sont eux qui décident les bâtiments qui doivent être détruits et ceux qui seront sauvés. Mais au bout d’un moment, on a compris que cela prendrait beaucoup de temps.» Finalement, les experts dépêchés par la préfecture sont passés pour inspecter la maison de Françoise et Jean-Jacques il y a plusieurs jours… Mais ils n’ont toujours pas rendu leur rapport. «Nous comprenons qu’expertiser toutes les maisons est très long, concède Françoise. Mais l’attente est angoissante.»
«Nous n’avons que peu d’informations sur la suite des événements, aucune visibilité», abonde Olivier Gioanni, dont une partie de la maison a été emportée.
«Pour la vie économique de nos villages, il est primordial que les gens puissent revenir»
Le maire du village, Philippe Oudot, se démène pour que les expertises des bâtiments les plus menacés soient menées plus rapidement. Dans sa commune, 118 maisons font l’objet d’un arrêté de péril imminent. «Tous les bâtiments qui avaient été classés en vert ou en jaune ont été expertisés, précise l’élu. On a même un peu d’avance. Nous attendons les rapports pour la semaine prochaine. En revanche, les bâtiments classés en rouge [qui présentent une dangerosité, ndlr] n’ont pas encore été expertisés.» «Pour la vie économique de nos villages, il est primordial que les gens puissent revenir», insiste Philippe Oudot.
«La route qui permet l’accès à la vallée de la Roya par l’Italie devrait être totalement réparée et mise en service au début de l’été 2021», précise de son côté le maire de Breil, le village voisin.