Dix personnes ont été interpellées par la sureté départementale de Bordeaux en moins d'une semaine : de l'importateur de stupéfiants aux revendeurs en passant par des grossistes et des «cultivateurs» présumés.
Les opérations de police ont été menées sur deux fronts d'une même filière de vente de stupéfiants alimentant le quartier de reconquête républicaine de Bordeaux Maritime. D'un côté, l'équipe chargée, aux yeux des enquêteurs, de faire venir du Maroc du cannabis et de l'héroïne. De l'autre, quatre individus lancés, eux, dans la production indoor de cannabis, à l'intérieur d'un pavillon de ce quartier sensible.
C'est d'abord sous la houlette d'un juge d'instruction que les effectifs de la sûreté départementale ont pu remonter jusqu'à un importateur de drogue, qui faisaient venir les substances illicites du Maroc via l'Espagne. Quand ils ont eu la certitude que le suspect venait à Bordeaux, les policiers ont déclenché la première interpellation, avec l'appui de la BRI, la Brigade de recherche et d'intervention.
Au total sur cette séquence, 6 individus ont été arrêtés, âgés de 20 à 40 ans, dont deux grossistes et trois revendeurs présumés, tous mis en examen, notamment pour importation de drogue et trafic de stupéfiants. «Un réseau très structuré», confie à CNEWS le commissaire Nicolas Joseph, adjoint au chef de la sûreté départementale de Bordeaux. «Ils voulaient rester en dessous des radars de la police, donc ils ne faisaient pas de convois de type go-fast. Ils étaient très prudents, et remontaient seulement 20 à 40 kg de drogue par trajet.» En perquisitions, les policiers ont saisi un fusil à pompe, deux 357 magnum, mais aussi 112.000 euros en espèces, 23 kg d'herbe de cannabis et 6 kg de résine.
Un site de culture de cannabis «indoor» démantelé
Dans la foulée, cette fois sous l'autorité du procureur et dans le cadre d'une enquête préliminaire, c'est un site de culture de cannabis «indoor» qui a été démantelé dans un pavillon situé en plein dans le quartier Bacalan de la cité bordelaise. Une production en circuit-court en quelques sorte, écoulée donc via la même filière précitée du quartier Bordeaux Maritime. Au premier étage de la maison ciblée, les enquêteurs sont tombés sur 250 pieds de cannabis, qui devaient arriver à maturité deux semaines plus tard et donner 60 kg de récolte, soit l'équivalent de 600.000 euros de marchandise.
Au rythme d'une récolte tous les trois mois, il s'agissait d'un business florissant sur lequel veillait le «gardien/agriculteur» présumé et trois autres individus arrêtés dans le même temps, cette fois avec l'appui du RAID. Et pour assurer une production maximale, les lieux étaient équipés de plusieurs dizaines de lampes à UV, d'un système d'irrigation, d'une minuterie, et d'extracteurs d'air. Ces quatre individus, connus de la justice pour des affaires de stupéfiants et de violences, ont été placés en garde à vue.