A l'occasion du 25e anniversaire de la mort de François Mitterrand, Emmanuel Macron est attendu, ce vendredi 8 janvier, à Jarnac (Charente), afin d'y honorer la mémoire de l'ancien président socialiste. L'actuel locataire de l'Elysée pourrait également se servir de cette commémoration pour donner le coup d'envoi de l'année Mitterrand, envoyant par là même un nouveau message politique.
Si l'année 2020, quoique largement sabotée par la crise sanitaire, fut l'année de Gaulle, tout porte à croire que l'année 2021 sera bien celle de François Mitterrand.
Pour ce faire, après s'être recueilli sur la tombe de son prédécesseur, installée dans le caveau familial des Mitterrand au cimetière des Grands-Maisons, Emmanuel Macron doit également visiter la maison natale de François Mitterrand, où il est né en 1916, et transformée aujourd'hui en musée.
Une année Mitterrand en un triptyque
Et si ce déplacement se veut avant tout républicain, assure-t-on du côté de l'Elysée, difficile de ne pas y voir une coloration davantage politique, à quinze mois de la prochaine présidentielle.
«Dans mon panthéon personnel, il y a de Gaulle et Mitterrand», assurait d'ailleurs Emmanuel Macron lui-même quelques semaines avant son élection, en 2017.
Aussi, après avoir célébré le grand Charles en trois anniversaires l'année dernière, ce sont bien trois dates «mitterrandiennes» qu'Emmanuel Macron devrait à présent marquer de son empreinte.
Les 25 ans de son décès donc, ce vendredi 8 janvier, mais aussi les 40 ans de son élection, le 10 mai, et enfin les 40 ans de la promulgation de la loi abolissant la peine de mort, à l'automne, le 9 octobre prochain.
Une figure de la gauche française
De quoi, peut-être, envoyer un signal fort à gauche, François Mitterrand y demeurant une référence, cela au moment-même où les socialistes peinent à être audibles et à se rassembler pour revenir au pouvoir.
Reste que contrairement à François Hollande, qui fait le déplacement quasiment tous les ans et qui sera là ce vendredi également avec l'actuel Premier secrétaire du PS Olivier Faure, c'est la première fois qu'Emmanuel Macron sera, lui, présent à Jarnac.
Pour le marcheur en chef, l'exercice devrait donc consister à tout faire pour évacuer, du moins en surface, toute velléité politicienne, pour plutôt puiser dans la mémoire mitterrandienne le souvenir de celui qui «promettait de changer ici et maintenant la vie des Français», tout en rendant hommage à celui qui avait fait le choix de Maastricht, et donc à sa politique européenne.