Alors que le gouvernement, en la personne d'Elisabeth Moreno, ministre chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, doit présenter, ce mercredi 14 octobre, un plan national contre la haine et les discriminations anti-LGBT, les entreprises ont, elles aussi, décidé de se mobiliser en organisant, hier, un grand événement en faveur de l'inclusion des personnes LGBT+ dans le monde du travail.
Baptisée «Rôles Modèles LGBT+ et Allié.e.s», cette cérémonie, la deuxième du genre, a comme son nom l'indique, dévoilé une liste de 95 personnalités LGBT+ et allié(s)s qui, en France, ont décidé de s'engager publiquement en faveur de l'insertion des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (et plus encore) dans un monde professionnel dans lequel bien souvent ces personnes sont encore discriminées.
Des parcours inspirants pour se dire que c'est possible
Autant de profils qui, de par leur cursus et leur parcours, font donc figure d'exemples encourageants pour affirmer d'une seule voix qu'il n'est pas nécessaire de cacher son homosexualité ou sa transidentité pour occuper des postes de premier plan.
Organisée à l'initiative de l'association L'Autre Cercle, structure de référence engagée depuis plus de vingt ans en faveur de la diversité et l'inclusion des LGBT+, cette édition 2020 vient récompenser quatre catégories de lauréats, contre trois précédemment.
Today is the Day | Le live des #RolesModelesLGBT est à 17h !
Au programme :
- annonce des 95 lauréat·e·s qui se sont illustré·e·s par leur impact positif pour l'inclusion des #LGBT+ au travail
- tables rondes
- témoignages inspirants ! ✨https://t.co/tspVEvGg4s— L'autre cercle (@AutreCercle) October 13, 2020
Cette année, ont ainsi été distingués 24 Rôles Modèles «Dirigeant(e)s», soit des dirigeant(e)s LGBT+ membres d'une instance de direction dont le succès professionnel et le parcours de vie sont considérés comme un modèle à suivre, ainsi que 20 Allié(e.s) de même niveau qui, par leur engagement, veillent à l'inclusion des personnes LGBT+ dans le monde du travail, sans être ou s'affirmer LGBT+.
A ces deux catégories, viennent ensuite s'ajouter 30 Rôles Modèles dits «Leaders», soit des salariés qui contribuent à l'inclusion des LGBT+ dans le monde du travail, et enfin une nouvelle catégorie, celle des jeunes diplômés, forte de 21 Rôles Modèles.
Un engouement croissant
Preuve de l'engouement croissant envers ce projet, cette deuxième édition des Rôles Modèles LGBT+ et Allié.e.s a recueilli, au total, 250 candidatures, soit 100 de plus que l'an dernier.
Elle a, en outre, bénéficié de relais importants, tels Radio France ou encore le quotidien économique La Tribune. Des sponsors de premier plan, comme l'assureur Aviva, le géant mondial du numérique Atos, ou le groupe automobile Renault, entre autres, se sont également joints à cette initiative.
Autre progrès : les femmes représentent cette année 40 % des lauréat(e)s, contre 25 % l’année dernière.
Des axes d'amélioration
Mais des bémols persistent cependant. Par exemple, encore trop peu de lesbiennes se rendent visibles, surtout en région. De même, L'Autre Cercle indique avoir eu des difficultés à générer des candidatures dans la catégorie des jeunes diplômés.
Cette dernière donnée «montre bien les craintes des nouvelles générations lorsqu'elles font leurs premiers pas dans le monde du travail», décrypte à cet égard Alain Gavand, coordinateur du projet, cité par le quotidien économique La Tribune.
Ce sujet, et bien d'autres encore, ont par ailleurs pu être discutés à l'occasion de quatre tables rondes de quinze minutes chacune, animées par Giulia Foïs, journaliste et productrice à France Inter, lesquelles ont permis de donner la parole à des intervenant(e)s de choix.
De quoi alimenter et ouvrir la réflexion alors que selon le dernier baromètre autre cercle / Ifop 2020, seule une personne LGBT+ sur deux est «visible» dans son entourage professionnel.
«Lorsque la plupart des salarié·e·s LGBT+ ne sont pas visibles, c’est probablement que demeurent encore des craintes quant à d’éventuelles discriminations, des LGBT-phobies, des stigmatisations ou encore le sentiment de ne pas être totalement inclus dans l’organisation», déplore Alain Gavand.
«Ces rôles modèles LGBT+ contribuent donc à faire bouger les lignes et adressent des signaux à toute l’organisation, en démontrant que l’on peut réussir dans sa vie professionnelle, quelles que soient son orientation sexuelle et son identité de genre», conclut-il.