Quelque 500 élèves entassés dans un hall de 200 m2, ça ne laisse pas beaucoup de place pour la distanciation sociale. C'est justement ce que dénoncent plusieurs enseignants du collège Georges-Braque de Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis), contraints de garder les jeunes à l'intérieur, à cause de la pluie. Invoquant leur droit de retrait, ils réclament la construction d'un préau.
Dans un courrier adressé vendredi 2 octobre à Stéphane Troussel, président du Conseil départemental, en charge de la construction et de l'entretien des collèges, ils jugent la «situation dangereuse physiquement et moralement» et soulignent l'impossibilité d'assurer «la sécurité sanitaire et physique» dans ces conditions, alors que la pandémie de coronavirus est toujours d'actualité.
Ils affirment que la construction de ce préau est demandée depuis «plusieurs années». Plus étonnant encore, les enseignants racontent qu'une telle structure a bien été livrée... il y a deux ans. Selon eux, elle attend «dans un coin de la cour» depuis lors. Et ils ne comprennent pas «pourquoi cela prend autant de temps».
Interrogé par Le Parisien, le Conseil départemental juge que «d'autres espaces et organisations dans le collège permettent, lors des récréations pluvieuses, d'abriter les élèves tout en respectant la distanciation sociale». L'institution explique que l'installation du préau, prévue cet été, n'a pas pu avoir lieu car le permis de construire «n'a pas encore été délivré» par la mairie.
Zartoshte Bakhtiari, le maire de Neuilly-sur-Marne, renvoie la balle. Selon lui, le permis de construire n'a pas été délivré en raison d'un dossier de dépôt incomplet. Il précise que les services municipaux l'ont notifié au Conseil départemental qui «avait trois mois pour le modifier». Selon l'édile, il revient donc aux autorités départementales «de se mettre en conformité avec les réglementations et de prendre [leurs] responsabilités».
En attendant, les élèves du collège Georges-Braque n'ont toujours pas de préau et n'en auront probablement pas de sitôt puisque, selon le Conseil départemental, c'est une «installation lourde» qui «ne peut être réalisée que lorsque le collège est inoccupé».