Afin de ralentir la pandémie de coronavirus, les Français sont aujourd'hui amenés à porter le masque dans les lieux publics mais également à respecter les gestes barrières. Toute une série de mesures qui pourraient vraisemblablement freiner les épidémies de grippe et de gastro-entérite cet hiver sur le territoire.
Selon Jean-Michel Pawlotsky, chef de service de virologie de l'hôpital Henri-Mondor, à Créteil (Val-de-Marne), «c’est tout à fait probable». «Il y aura au moins un ralentissement de la transmission des épidémies hivernales», explique-t-il, en prenant l’exemple de l’Australie, pays où il y a habituellement une épidémie de grippe en juillet et août, et qui cette année a été épargné.
Pour autant, nuance-t-il, «cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas du tout de cas, car il y a quand même des contacts interhumains». Et «la confusion entre les symptômes», peut être problématique, note-t-il. «Dans un premier temps, on ne saura pas si c’est le Covid-19 ou la grippe, donc il faudra faire un diagnostic différentiel avec le médecin, et via des tests.»
Jean-François Toussaint, professeur de médecine à l’Université de Paris, confirme que l'on peut s’attendre à une «diminution des gastro-entérites, et des maladie facilement transmissibles», le lavage des mains et les autres mesures comme la distanciation physique «réduisant de façon générale la contamination infectieuse». Le spécialiste ajoute toutefois que d'autres scénarios moins rassurants sont possibles cet hiver.
«On peut avoir une recirculation de type saisonnier du coronavirus, qui vient s’ajouter à la grippe, une compétition, ou encore une synergie entre les virus. Et s’ils sont en synergie, les symptômes de l’un vont être aggravés par la présence de l’autre, souligne-t-il. C'est une probabilité qu’il faut également considérer.»