S'il fallait énumérer les symptômes du Covid-19, la toux, la fièvre et les difficultés respiratoires seraient sans doute les premiers cités. Mais les recherches constantes conduites sur cette maladie depuis des mois laissent apparaître d'autres manifestations cliniques plus déroutantes.
Un hoquet anormalement persistant
Une étude publiée en avril dans The American Journal of Emergency Medicine rendait déjà compte de ce phénomène. Elle s'intéresse au cas d'un homme de 62 ans qui s'est présenté aux urgences avec un hoquet «persistant depuis quatre jours».
Il avait également perdu du poids mais son examen physique ne présentait aucune autre anomalie. Sans fièvre, ni douleurs thoraciques ou essoufflement dans un premier temps, il a pourtant été testé positif au Covid-19.
D'ordinaire, le hoquet est le résultat de contractions involontaires et répétées du diaphragme, associées à une fermeture de la glotte. Lorsqu'il est pathologique, comme ici, il peut provenir de la cage thoracique ou des poumons.
Dans le cas du Covid-19, c'est l'infection du système respiratoire par le SARS-Cov-2 qui endommage la zone et provoque un hoquet anormalement persistant.
La perte de cheveux
Ce symptôme inattendu concerne les malades longue durée. Sur Twitter, ils forment une véritable communauté, partageant leurs déboires sous les hashtags #apresJ20, #apresJ60, ou même #apresJ120, en référence au nombre de jours passés depuis leur diagnostic.
La perte de cheveux fait partie des troubles évoqués après plusieurs mois de Covid-19. Récemment, l'actrice Alyssa Milano, qui dit avoir été contaminée au printemps, a fait part de ce symptôme sur les réseaux sociaux.
En dermatologie, on appelle cela l'«effluvium de télogène», un dérèglement du cycle capillaire censé durer entre deux et quatre mois. Il peut être causé par divers facteurs parmi lesquels un stress intense, auquel les malades du Covid-19 sont assurément confrontés.
Des démangeaisons et rougeurs
Identifié assez tôt, même parmi les premiers malades, ce symptôme n'a pas été immédiatement considéré comme décisif. Aujourd'hui pourtant, certains médecins considèrent que l'apparition d'éruption cutanées, associées à des démangeaisons, doit constituer un signal d'alerte.
Au mois d'août, une équipe du King's college a interrogé 336.000 personnes atteintes du Covid-19 à ce sujet. Les résultats ont montré que la maladie a commencé par des rougeurs sur la peau pour 17% d'entre elles.
Dans certains cas (un sur 5 selon l'étude), les patients ne présentent aucun autre symptôme en dehors de ces plaques rouges, souvent localisées sur les orteils ou les doigts.
Des troubles de la thyroïde
Chez certains patients gravement atteints, des troubles de la thyroïde ont également été observés. Cette petite glande est située à la base du cou et à l'avant de la trachée. Elle fabrique des hormones aux effets multiples, qui facilient notamment le travail des cellules et interviennent à tous les niveaux : coeur, yeux, muscles, cerveau.
Lorsque la glande thyroïde dysfonctionne, la liste des désagréments subis est donc conséquente. C'est ce qu'ont constaté les chercheurs de l'université de Cardiff (Pays de Galles) auprès de malades du Covid-19. Dans leur étude publiée dans The Lancet, il font état d'inflammations de cette glande, appelées thyroïdites.
Sources de fièvre et de douleurs, elles engendrent aussi un dérèglement de la production d'hormones thyroïdiennes, en quantité insuffisante ou à l'excès.