Pour espérer entrer dans ces abribus d'un nouveau genre, les Sud-coréens doivent montrer patte blanche... ou plutôt front froid. Conçus pour lutter contre le coronavirus, ils sont équipés de caméras thermiques et la porte ne s'ouvre que si la température des voyageurs est inférieure à 37,5 degrés Celsius.
Dix de ces larges cabines vitrées ont été installées dans un quartier du nord-est de Séoul. Elles disposent également d'un système de climatisation un peu particulier qui, s'il permet comme n'importe lequel de ses semblables de rafraichir l'air ambiant, dispose aussi de lampes à rayons ultraviolets qui éliminent le virus.
Séoul a mis en place des abribus high-tech conçus pour bloquer les personnes dont la température est trop élevée, et utilisant des stérilisateurs d'air à lumière ultraviolette pour empêcher la transmission de virus @yelimlee #AFP pic.twitter.com/Tbr9FlPHhV
— Agence France-Presse (@afpfr) August 13, 2020
Pour faire bonne mesure, un distributeur de gel hydroalcoolique est également à disposition des voyageurs. Toutes ces mesures ne dispensent pas ces derniers du port du masque. Ils sont également invités à se tenir à au moins un mètre les uns des autres.
«Nous avons installé toutes les mesures anti-coronavirus auxquelles nous pensions», reconnait Kim Hwang-yun, l'un des responsables du projet Smart Shelter (abri intelligent, en français), auprès de l'AFP.
Installés la semaine dernière, ces abribus ont selon lui accueilli 300 à 400 personnes chaque jour depuis. A l'intérieur, les voyageurs bénéficient de la wifi gratuite et peuvent s'assurer de ne pas louper leur bus grâce à un écran qui affiche les heures d'arrivées estimées.
Au plus fort de la pandémie, la Corée du sud s'est démarquée par une stratégie très poussée de tests et de traçage des contacts des personnes infectées. Une technique semble-t-il payante puisque le pays, pourtant le deuxième le plus touché après la Chine en février, n'a pas eu besoin d'imposer de confinement obligatoire.
Souvent cité comme un modèle dans la gestion de la crise, le Pays des matins calmes pourrait faire des émules avec ses nouveaux abribus. Sachant qu'un exemplaire vaut à lui seul 100 millions de won, soit 71.000 euros.